
Les syndicats de l’IRSN, qui craignent toujours la fusion de cet institut technique avec l’Autorité de sûreté nucléaire, ont lancé un appel. Le gouvernement a annoncé un projet de réforme d’ici la fin de l’année.
Ce texte doit entériner l’absorption de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), expert technique, par l’Autorité de sûreté nucléaire, régulateur de la filière. L’objectif affiché par l’exécutif : fluidifier le contrôle de la sûreté dans un contexte de relance de la filière nucléaire.
Pour les syndicats de l’IRSN, ce nouveau projet ne passe pas. Ils craignent qu’en cas de fusion des deux organisations, les experts soient soumis aux pressions des décideurs au détriment de la sûreté et que de nombreuses activités de radioprotection de l’institut soient éparpillées voire disparaissent.
Vendredi 29 septembre, ils lancent un appel et une pétition contre la réforme, que nous détaille François Jeffroy, délégué syndical central CFDT pour l’intersyndicale IRSN. (...)
Concrètement, quels seraient les risques pour la sûreté si l’IRSN disparaissait ?
L’IRSN fait de la recherche et de l’expertise. L’ASN autorise l’exploitation des installations et contrôle que les conditions d’exploitation sont respectées par les exploitants. Il existe un lien de dépendance entre ces deux organisations, puisque l’IRSN produit de l’expertise en réponse à des saisines de l’ASN et que l’ASN prend ses décisions à partir des conclusions de l’IRSN. Mais cette organisation duale autour de deux entités distinctes protège les experts et les décideurs. Les experts ont leur propre hiérarchie, dont dépend leur avancement. Ils produisent des conclusions qui sont publiques, ce qui permet aux citoyens et aux médias d’avoir un regard sur les différentes étapes du processus de décision. Si cette séparation disparaissait, le risque serait grand que le décideur dicte les conclusions qui l’arrangent aux experts, ou que les experts s’autocensurent et produisent les conclusions attendues par le décideur pour ne pas compromettre leur carrière. (...)
Pour finir, je veux lancer un appel à signer les « Huit principes pour une gouvernance de la sécurité nucléaire » que propose l’intersyndicale de l’IRSN.
Pétition : Huit principes pour une gouvernance de la sécurité nucléaire