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L’Espagne, fer de lance de la cause palestinienne en Europe
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #UE #Espagne
Article mis en ligne le 13 mai 2024
dernière modification le 11 mai 2024

Le gouvernement de Pedro Sánchez s’est engagé à reconnaître officiellement la Palestine dans les semaines à venir. Un nouveau signe marquant des fortes et longues relations diplomatiques entre les deux pays.

L’Union européenne (UE) reste divisée sur la reconnaissance d’un État palestinien. Parmi les vingt-sept États membres de l’UE, seuls neuf reconnaissent aujourd’hui officiellement l’existence d’un État souverain en Palestine. L’Espagne, l’Allemagne, la France, l’Italie… Aucun de ces pays, pourtant moteurs de l’Union, n’a franchi le pas. La France et le Royaume-Uni, du temps où celui-ci était encore dans l’UE, avaient bien entamé des démarches pour que cette situation diplomatique évolue. Mais les gouvernements français et britannique n’ont jamais validé ce processus. La situation, toutefois, pourrait être amenée à évoluer dans les semaines à venir.

L’Espagne, tout juste secouée par la menace de démission de son Premier ministre Pedro Sánchez, compte bien changer la donne. Lors d’un voyage diplomatique effectué au début du mois d’avril en Jordanie, le chef de gouvernement a déclaré que l’Espagne devrait le faire rapidement (« durant ce semestre » et d’ici au 1er juillet 2024, selon ses dires). L’Irlande compte bien également aller dans le même sens, tout comme la Belgique, qui poursuit les discussions à la fois au sein du pays et à l’échelle internationale. Le 12 avril, la Norvège a annoncé sa volonté de suivre le projet espagnol de reconnaissance de la Palestine. (...)

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Depuis le 7 octobre, l’Espagne en discordance avec ses partenaires

Dès la riposte de l’armée israélienne aux attaques du Hamas, le gouvernement espagnol a dû se sentir bien seul en Europe. Rapidement, Pedro Sánchez et ses alliés de gauche avec qui il gouverne ont alerté sur les risques que suscitait la réaction militaire des membres du gouvernement israélien. La France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni (bien qu’il ne soit plus membre de l’UE) ont affiché un soutien inconditionnel à la riposte israélienne, en invoquant le droit de se défendre. Fin octobre 2023, Emmanuel Macron a même appelé de ses vœux « une coalition internationale » contre le Hamas.

De son côté, le gouvernement de Pedro Sánchez a décidé d’arrêter la livraison d’armes à Israël en octobre 2023, ce qui a été confirmé par Amnesty International, avant qu’une enquête du média en ligne hispanique El Diario révèle le contraire quelques mois plus tard. Effectivement, l’Espagne continuerait à faire parvenir des armes à Israël, contrairement à ce qui a été annoncé précédemment.

Si la vérité ne coïncide visiblement pas avec les déclarations, les approches, quant à elles, sont diamétralement opposées. On imagine mal Pedro Sánchez évoquer la formation d’une coalition internationale afin d’éradiquer le Hamas, objectif toujours aussi complexe. Il semblerait que le gouvernement espagnol ait compris avant ses partenaires que, pour obtenir une paix durable dans la région, une reconnaissance de l’État palestinien par l’ensemble de l’UE était capitale. (...)

Plutôt que d’interrompre temporairement les financements en faveur de l’UNRWA, le gouvernement de Pedro Sánchez et son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, ont débloqué une aide d’urgence de 3,5 millions, au début du mois de février, avant d’annoncer une aide supplémentaire de 20 millions d’euros, un mois plus tard. Et ce, en toute conscience de l’importance que joue le programme onusien dans l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations dans la bande de Gaza, où la famine est proche.

Définitivement, l’Espagne suit des courants contraires en Europe, mais compte toujours sur le soutien de l’Irlande, de la Norvège et de la Belgique, qui assure jusqu’au 30 juin la présidence tournante du Conseil de l’UE. Peut-être que l’Espagne est en capacité d’amorcer un changement de paradigme en Europe. L’urgence est là depuis plusieurs mois maintenant, mais il n’est toujours pas trop tard pour se décider à agir.

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 (Revolution Permanente)
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