
Le président azerbaïdjanais et le Premier ministre arménien, sous l’égide des États-Unis, ont procédé ensemble à la signature d’"une déclaration commune", vendredi à la Maison Blanche. Les deux ex-républiques soviétiques se sont engagées, selon Donald Trump, "à mettre fin à tous les combats pour toujours", alors qu’un conflit territorial les oppose depuis des décennies.
(...) Les trois dirigeants, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian et le président des États-Unis, Donald Trump, ont procédé ensemble à la signature d’"une déclaration commune".
"Beaucoup de dirigeants ont tenté de mettre fin à la guerre, sans succès, jusqu’à maintenant, grâce à ’TRUMP’", avait déclaré jeudi soir le président américain sur son réseau Truth Social.
"Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale"
Pour les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase, cette signature prévoit en particulier la création d’une "zone de transit" passant par l’Arménie et reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan plus à l’ouest, a indiqué Anna Kelly, une porte-parole de la Maison Blanche, vendredi dans un échange avec la presse.
Cette zone de transit répond à une revendication de longue date de Bakou. Elle sera nommée "Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale" (TRIPP, son acronyme en anglais), a précisé Anna Kelly. Les États-Unis y disposeront de droits de développement.
Par ailleurs, selon la porte-parole de la Maison Blanche, l’Azerbaïdjan et l’Arménie "vont signer une lettre commune demandant officiellement à l’OSCE [l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] de dissoudre le groupe de Minsk", créé en 1992 à des fins de médiation entre les deux pays.
Interrogé sur ce que l’Arménie tirait de cet accord, un haut responsable américain a jugé qu’Erevan gagnait "le partenaire le plus énorme et le plus crucial du monde, les États-Unis", mais il ne s’est pas étendu sur la question toujours très sensible du Haut-Karabakh. "Les perdants ici sont la Chine, la Russie et l’Iran", a-t-il affirmé, sous le couvert de l’anonymat. (...)
La région contestée du Haut-Karabakh est reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan, mais elle a été contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens après une guerre qu’ils avaient remportée à la dislocation de l’URSS. Elle avait provoqué l’exode de la quasi-totalité des Azéris qui l’habitaient.
Bakou a repris partiellement cette enclave lors d’une nouvelle guerre à l’automne 2020, puis entièrement lors d’une offensive éclair en septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100 000 Arméniens du Karabakh.
Référendum constitutionnel en 2027
Soucieux de dépasser le conflit, Bakou et Erevan se sont mis d’accord en mars sur le texte d’un traité de paix.
Mais l’Azerbaïdjan, victorieux, exige que l’Arménie modifie d’abord sa Constitution pour renoncer officiellement à toute revendication territoriale sur le Karabakh, rompant ainsi ses liens avec cette région considérée par des Arméniens comme leur patrie ancestrale. (...)
Nikol Pachinian s’est déclaré prêt à s’y conformer, annonçant son intention d’organiser un référendum constitutionnel en 2027. Mais le traumatisme de la perte de cette région, appelée Artsakh en arménien, continue de diviser son pays.
L’annonce de vendredi a relancé, parmi les partisans de Donald Trump, les appels à lui décerner le prix Nobel de la paix. "Oubliez le prix Nobel. Il devrait y avoir un prix Trump", a commenté sur X le télévangéliste Johnnie Moore, un allié du président républicain. (...)