
Une enquête interne publiée jeudi par l’armée israélienne sur le 7-Octobre a reconnu son "échec complet" à empêcher l’attaque de commandos du Hamas à partir de Gaza, et un "excès de confiance" l’ayant conduit à sous-estimer les capacités du mouvement islamiste palestinien.
(...) Lors du dernier échange prévu durant la première étape de la trêve, qui prend fin samedi, le Hamas avait rendu la nuit précédente les corps de quatre otages, contre la libération par Israël de plus de 600 détenus palestiniens.
Israël a annoncé l’envoi au Caire de négociateurs pour des pourparlers, par l’intermédiaire des pays médiateurs, sur la suite de cette trêve qui a fait taire les armes depuis le 19 janvier.
Cette deuxième étape, à partir du 2 mars, prévoit la fin définitive de la guerre et la libération des derniers otages retenus à Gaza, mais s’annonce très incertaine. (...)
Jeudi, un responsable militaire a déclaré que l’armée n’avait "pas rempli sa mission de protection des civils israéliens", lors de l’attaque du 7 octobre 2023, et reconnu un "échec complet", à l’occasion de la publication des principales conclusions d’une enquête interne.
L’armée a reconnu avoir péché par "excès de confiance" et avoir eu des idées fausses sur les capacités militaires du Hamas, a-t-il dit. "Nous n’avions même pas imaginé un tel scénario", a-t-il reconnu.
L’enquête a révélé que l’attaque s’était déroulée en trois vagues successives et que plus de 5 000 personnes, dont plusieurs milliers de civils, s’étaient infiltrés en Israël depuis Gaza.
L’attaque a entraîné la mort de 1 218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
L’offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48 319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Le plus ancien détenu
Sur 251 personnes enlevées le jour de l’attaque, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Les 24 autres sont tous des hommes, la plupart âgés de moins de 30 ans. (...)
La première phase de la trêve a permis le retour en Israël de 33 otages, dont huit décédés, et la libération de quelque 1 700 Palestiniens, sur un total prévu de 1 900.
Le Hamas a estimé à l’issue de l’échange nocturne qu’Israël n’avait désormais "pas d’autre choix" que d’entamer des négociations sur la suite du cessez-le-feu, bloquées jusqu’à présent par des accusations mutuelles de violation de la trêve. (...)
Benjamin Netanyahu, s’est engagé jeudi à "œuvrer sans relâche" pour faire libérer les otages, a affirmé son bureau. (...)
Mais après les six premières semaines de trêve marquées par plusieurs accrocs, la prochaine phase s’annonce délicate : Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, tandis que le mouvement palestinien, qui dirige le territoire depuis 2007, insiste pour y rester après la guerre.
Benjamin Netanyahu est en outre sous pression de ses alliés d’extrême droite au sein de la coalition gouvernementale, qui s’opposent à la fin de la guerre.
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– (FranceTVInfo)
Cisjordanie : le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge décrit "un pic de violences jamais vu depuis 23 ans"
Le Comité international de la Croix-Rouge estime qu’entre 40 000 ou 50 000 Palestiniens qui habitaient en Cisjordanie occupée ont été déplacés depuis le 7 octobre 2023.
Après la trêve avec le Hamas, l’armée israélienne a déployé dès le 21 janvier en Cisjordanie des chars - une première depuis des années - et mène une offensive dans le nord du territoire contre des groupes armés palestiniens. Après la trêve avec le Hamas, l’armée israélienne a déployé dès le 21 janvier en Cisjordanie des chars - une première depuis des années - et mène une offensive dans le nord du territoire contre des groupes armés palestiniens.
Cette offensive a déplacé à ce jour des dizaines de milliers d’habitants. "Les chiffres dépassent les 40 000 ou 50 000 Palestiniens déplacés", estime l’humanitaire. Les personnes se réfugient selon lui dans des mosquées ou des écoles. Les humanitaires qui arrivent à se rendre sur place décrivent "presque une zone de conflit, avec des routes détruites et des canalisations ouvertes", précise le porte-parole.
"Au-delà du nord du pays, la situation s’aggrave dans l’ensemble de la Cisjordanie jusqu’au sud et à la proximité de la ville d’Hébron, alerte Christian Cardon. Il y a des barrages sécuritaires qui rendent les mouvements quasi impossibles, tout comme l’accès à l’école." La Croix-Rouge a déclaré être "profondément inquiète" de la situation en Cisjordanie, selon un communiqué publié lundi.