L’ancien rédacteur en chef du Stand News de Hong Kong, Chung Pui-kuen, condamné à un an et neuf mois de prison pour sédition dans une affaire historique

L’ancien rédacteur en chef du média indépendant Stand News de Hong Kong a été emprisonné pendant un an et neuf mois pour avoir publié des documents "séditieux", tandis qu’un second rédacteur a été immédiatement libéré en raison d’une maladie rare.

L’ancien rédacteur en chef de Stand News, Chung Pui-kuen, 55 ans, et l’ancien rédacteur en chef par intérim, Patrick Lam, 36 ans, ont été condamnés jeudi par le tribunal de district de Wan Chai après avoir été reconnus coupables, le mois dernier, de "conspiration en vue de publier et de reproduire des publications séditieuses", aux côtés de la société mère de l’organe de presse. Il s’agit des premières condamnations de journalistes de ce type depuis que l’ancienne colonie britannique est repassée sous contrôle chinois en 1997. Alors que l’audience devait débuter à 14h30, ce n’est qu’à près de 19 heures que le juge Kwok Wai-kin de la Cour de district a prononcé les peines. Chung a été condamné à 21 mois de prison. (...)

. Après l’audience, M. Chung, qui a passé 11 mois en détention dans l’attente de son procès, a salué ses anciens collègues dans la salle d’audience, certains disant "à plus tard" et "à bientôt" à leur ancien rédacteur en chef. ’Absolument pas de simples journalistes’ (...)

Expliquant les raisons de sa condamnation, M. Kwok a déclaré que le duo n’était "absolument pas de simples journalistes" pendant la période de l’infraction. "Les trois accusés n’effectuaient pas un véritable travail médiatique, mais participaient à la soi-disant résistance de l’époque", a-t-il déclaré. "En ce qui concerne les 11 articles que j’ai jugés séditieux, ils ont pour la plupart été publiés à une époque où plus de la moitié de la société hongkongaise se méfiait de [Pékin] et du gouvernement [local], de la police et du système judiciaire", a-t-il poursuivi. (...)

Le juge n’a retenu que l’argument de la défense selon lequel le retard du verdict - initialement attendu en octobre dernier - avait causé un stress supplémentaire aux accusés. Il a fixé à 23 mois la peine initiale pour Chung et l’a réduite de deux mois pour ce motif. Une maladie "rare et complexe" La procédure a été brièvement ajournée jeudi après-midi après que l’avocate de la défense Audrey Eu, représentant les deux accusés, a déclaré à la cour que Lam souffrait d’une maladie "rare et complexe" du système immunitaire qui s’était aggravée depuis juillet, et qu’elle avait présenté trois rapports médicaux. (...)