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Jean-Jacques Goldman et 34 395 artistes signent une tribune sur les dangers de l’IA
#IA #artistes
Article mis en ligne le 11 février 2025
dernière modification le 10 février 2025

À quelques jours du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle de Paris, 34 996 artistes et créateurs, ainsi que des anonymes, ont signé une tribune dénonçant les dérives possibles de l’IA. Elle intervient à un moment où les pouvoirs publics, dont le président de la République, s’engagent pour que la France prenne sa place dans cette révolution technologique.

Le 10 février 2025, la France ouvrira son Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle. Un événement mondial qui réunira plusieurs leaders du monde entier (des chefs d’État, Sam Altman d’OpenAI, Sundar Pichai de Google…) et qui, pour la première fois depuis longtemps, encourage la France à prendre les devants sur l’IA. Le président de la République Emmanuel Macron a notamment partagé sur ses comptes sociaux la nouvelle application du groupe français Mistral AI, qui profite d’une exposition médiatique inédite.

Dans Le Parisien du 8 février, on apprend que cette attention soudaine pour l’intelligence artificielle inquiète plusieurs collectifs. Une tribune signée par plus de 34 000 artistes et créateurs, dont des grands noms comme Jean-Jacques Goldman, Kyan Khojandi ou encore Bob Sinclar, alertent sur la question des droits d’auteur. L’Adami et la Sacem, deux organismes qui représentent les artistes, sont à l’origine de l’initiative. Leurs représentants s’avouent surpris par le nombre de signatures.

« Pas une opposition stérile à l’IA » : les signataires veulent protéger leurs droits (...)

Les grands modèles d’intelligence artificielle, ceux qui aliment des services comme ChatGPT, Google Gemini ou encore des services spécialisés (sur l’audio ou la vidéo par exemple), sont entraînés avec des milliards de documents. Leurs créateurs aspirent généralement les données du web sans rémunération pour leur utilisation. Certains modèles peuvent aussi générer du contenu qui « imite » des vrais artistes, une nouvelle fois sans les rémunérer.

« Dans la longue histoire du rapport entre art et technologie, de l’imprimerie au streaming, jamais une innovation n’avait eu la capacité de remettre en cause le principe même de la création humaine », écrivent les signataires. Ils demandent à la France de s’assurer que leur travail ne pourra pas être utilisé par les IA « sans consentement » et « sans contrepartie financière ». (...)

Cet appel des artistes, alors que de nombreux débats se tiendront en France, aura sans le moindre doute un impact sur les discussions. Il est peu probable que les grands groupes tech acceptent soudainement un modèle qui rémunérerait leurs sources, puisque la question des droits d’auteur est régulièrement sur la table depuis plus de 10 ans, sans que les géants de la tech ne bougent sur cet aspect qui pourrait leur coûter beaucoup. On peut néanmoins espérer que les débats progressent. (...)