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Italie : le nombre d’arrivées de migrants par la Méditerranée a chuté en 2024
#Italie #Meloni #extremedroite #migrants #immigration
Article mis en ligne le 5 janvier 2025
dernière modification le 3 janvier 2025

L’Italie a enregistré en 2024 une baisse de 58 % du nombre d’arrivées de migrants par la Méditerranée par rapport à 2023. Une chute qui s’explique par l’externalisation accrue de la gestion des frontières par les pays de transit comme la Libye et la Tunisie.

(...) Dans un entretien accordé à la Stampa, le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi s’est félicité d’avoir bloqué "les départs de 192 000 migrants irréguliers en provenance de Libye et de Tunisie à destination de nos côtes". (...)

Politique migratoire offensive

La Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni a fait de la lutte contre l’immigration clandestine sa priorité pour ces prochaines années. La dirigeante a multiplié les accords d’externalisation de la protection des frontières avec la Tunisie et la Libye (dont l’Italie est le premier partenaire économique) pour limiter les départs, en échange d’aide économique. En Tunisie, les interceptions de migrants tentant de traverser la Méditerranée ont notamment augmenté de 22,5% entre janvier à avril 2024. Beaucoup d’entre eux sont ensuite expulsés à la frontière algérienne, ou parfois malienne, dans des conditions extrêmement éprouvantes.

Si les ONG s’indignent de la signature d’accords avec des pays où les cas de maltraitance concernant des migrants sont largement documentés, plusieurs dirigeants internationaux comme le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau, le Premier ministre britannique Keir Starmer (travailliste) ou la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen soutiennent désormais la méthode de Rome. (...)

Giorgia Meloni a aussi décidé d’entrer en guerre contre les ONG qui opèrent dans le sauvetage de migrants en Méditerranée. Avec le décret "Piantedosi" (du nom du ministre de l’Intérieur italien), celles-ci sont forcées de se rendre "sans délai" au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Impossible donc pour les bateaux de procéder à une autre opération de secours - sauf accord exceptionnel de Rome.

En cas de désobéissance, les navires humanitaires font face à des risques d’amendes et immobilisations de leur bateau. (...)

Revers sur le dossier albanais

Force est de constater que les ONG n’ont plus autant de libertés qu’avant. En 2023, Rome a procédé à 23 arrestations de navires de sauvetage. "Cela revient à 540 jours de paralysie pendant lesquels les navires des ONG n’ont pas pu secourir [de migrants] sur l’une des routes les plus meurtrières au monde", avait écrit Médecins sans frontières (MSF) sur X. Entravée dans son activité, MSF a annoncé mi-décembre la fin des opérations de sauvetage de son navire Geo Barents en Méditerranée. (...)

Giorgia Meloni a cependant connu un revers à propos des centres de rétention pour migrants construits en Albanie et destinés à soulager le système d’accueil italien. Un tribunal de Rome a suspendu l’utilisation de ces centres et forcé le gouvernement italien a rapatrié les 24 migrants qui y avaient été envoyés. Le gouvernement Meloni a fait appel et la cour de Cassation doit désormais décider si les tribunaux peuvent conserver leur pouvoir discrétionnaire dans l’évaluation d’un "pays sûr".