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Italie : Giorgia Meloni visée par une enquête après l’expulsion d’un responsable libyen
#Italie #Meloni #CPI #migrants #immigration
Article mis en ligne le 31 janvier 2025
dernière modification le 30 janvier 2025

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a annoncé mardi être visée par une enquête après l’expulsion d’un responsable libyen, accusant les magistrats de politiser leur fonction. L’homme, arrêté à Turin puis relâché quelques jours plus tard, est sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour "crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la prison de Mitiga depuis le 15 février 2011".

(...) Arrêté il y dix jours dans un hôtel de Turin en vertu de ce mandat, il a été libéré sur ordre de la Cour d’appel de Rome quelques jours plus tard pour vice de procédure, et expulsé vers Tripoli à bord d’un avion affrété par l’État italien.

Giorgia Meloni est soupçonnée avec ses ministres de la Justice Carlo Nordio et de l’Intérieur Matteo Piantedosi d’avoir facilité la libération du Libyen et son renvoi à Tripoli.

Giorgia Meloni a directement mis en cause des magistrats auxquels elle reproche d’être politisés. Elle a en particulier mis en cause le procureur de Rome, Francesco Lo Voi, qui lui a notifié l’ouverture d’une enquête sur l’expulsion du Libyen.

Elle a rappelé qu’il était le procureur à Palerme en charge de l’accusation dans le procès de son vice-chef du gouvernement, le dirigeant anti-immigration Matteo Salvini, jugé pour avoir bloqué des migrants en mer alors qu’il était ministre de l’Intérieur en 2019, et relaxé.

Des tensions entre l’Italie et la CPI

Giorgia Meloni a aussi souligné que la plainte avait été déposée par l’avocat Luigi Li Gotti, lequel a défendu de nombreux mafieux repentis, mais surtout a été sous-secrétaire à la Justice dans un gouvernement de centre-gauche, dirigé par Romani Prodi.

L’ouverture d’une enquête est un acte obligatoire à la suite du dépôt d’une plainte et permet aux personnes visées par l’enquête de désigner un avocat.

Osama Najim est accusé par la CPI d’avoir commis en Libye des crimes contre des détenus en raison de leur religion, ou alors qu’ils étaient soupçonnés d’un "comportement immoral" ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés. Osama Najim est aussi connu pour être un tortionnaire de migrants. L’homme a instauré un régime de terreur dans la prison de Mitiga, à Tripoli, qu’il dirige depuis 13 ans.

Giorgia Meloni avait défendu déjà samedi l’expulsion du Libyen, demandant à la CPI de "clarifier pourquoi elle a mis des mois à lancer ce mandat d’arrêt alors qu’Osama Najim avait déjà traversé trois pays européens". Elle a repris cette argumentation mardi dans sa vidéo. (...)