
« Ici, à Deir al Balah, c’est comme si c’était la fin du monde.
Il n’y a pas de place pour planter une tente, on doit l’installer
près de la côte… On doit protéger nos enfants des insectes,
de la chaleur, et il n’y a pas d’eau propre, pas de toilettes, et
pendant ce temps, les bombardements incessants se
poursuivent. On a l’impression d’être des sous-humains ici. »
Mohammed, 42 ans, père de trois enfants, évoquant, en juin 2024, son déplacement de Rafah vers le gouvernorat de Deir al Balah
Le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive militaire d’une ampleur, d’une portée et d’une durée sans précédent sur la bande de Gaza occupée (Gaza). Depuis, Israël mène des attaques aériennes et terrestres incessantes, souvent au moyen d’armes explosives puissantes, qui ont causé d’énormes dégâts et totalement rasé des quartiers et des villes à Gaza, ainsi que des infrastructures vitales, des terres agricoles et des sites et symboles culturels et religieux profondément ancrés dans la mémoire collective des Palestiniens et Palestiniennes. L’offensive militaire israélienne a fait des dizaines de milliers de mort·e·s et de blessé·e·s graves parmi la population palestinienne, dont des milliers d’enfants, souvent victimes d’attaques directes ou aveugles dans lesquelles des familles entières sur plusieurs générations ont été décimées. Israël a déplacé de force 90 % des 2,2 millions d’habitant·e·s de Gaza, à plusieurs reprises pour bon nombre d’entre eux, vers des zones toujours plus restreintes et changeant sans cesse, dépourvues d’infrastructures essentielles, forçant ainsi ces personnes à vivre dans des conditions les exposant à une mort lente et calculée. Les autorités israéliennes ont délibérément entravé ou interdit l’importation et la livraison de produits vitaux et d’aide humanitaire sur le territoire. Elles ont restreint l’alimentation électrique, ce qui, associé aux dégâts et à la destruction, a entraîné l’effondrement des réseaux d’eau, d’assainissement et du système de santé. Elles ont soumis des centaines, voire des milliers, de Palestiniens et Palestiniennes de Gaza à une détention au secret et à des actes de torture ou d’autres raitements cruels, inhumains ou dégradants, qui, au mois d’août 2024, avaient déjà coûté la vie à au moins 53 personnes. Les actes illégaux infligés simultanément aux Palestiniens et palestiniennes, pendant des mois sans répit, ont eu des conséquences profondes et cumulées pour la santé mentale et physique de l’ensemble de la population de Gaza : les personnes qui ont survécu sont affaiblies, affamées ou traumatisées, et souffriront vraisemblablement de conséquences permanentes pour leur santé mentale et physique.
Tel est le traitement qu’Israël a infligé aux Palestiniens et Palestiniennes de Gaza en représailles aux attaques menées par le Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023
(...)