
Depuis plusieurs jours, des colons extrémistes saccagent de nombreux convois d’aide humanitaire venant de Jordanie et qui se dirigent vers la bande de Gaza. Nouvel exemple vendredi 17 mai, lorsqu’un chauffeur de camion et plusieurs soldats israéliens ont été blessés en Cisjordanie par des « dizaines de civils israéliens », qui ont incendié le camion, pensant qu’il transportait de la nourriture pour Gaza, selon l’armée israélienne. Une militante de gauche, qui essayait de documenter la scène, a été frappée.
Des dizaines de colons extrémistes, pour la plupart très jeunes, mettent à sac un chargement de nourriture sur un camion. Un des leurs se filme fièrement, appelant tout le monde à bloquer l’aide humanitaire pour Gaza. Informée sur les réseaux sociaux de cette action, Sapir Slusker Amran, une militante des droits de l’Homme, est venue documenter la scène, rapporte notre envoyée spéciale à Jérusalem, Murielle Paradon.
« Quand je les ai vus, debout sur le camion, éventrer des sacs de sucre avec des couteaux, des hâches, tout renverser par terre en rigolant, contents d’eux, j’ai grimpé sur le camion et j’ai essayé de les chasser. Un colon m’a giflé très fort, devant un soldat qui était à coté et qui a tout vu. »
Les faits se sont déroulés vers Kokhav Hashahar, une colonie israélienne de la région appelée Benyamin par les Israéliens et qui se situe en Cisjordanie, territoire palestinien qu’Israël occupe depuis 1967. L’incident a eu lieu à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la frontière jordanienne.
Ces extrémistes israéliens peuvent agir en toute impunité, dénonce Sapir, car ils se sentent protégés (...)
Il y a quelques jours, plusieurs ministres se sont joints à une manifestation d’extrême droite pour appeler à repeupler Gaza et à chasser les Palestiniens de leurs terres.
De multiples incidents, des militaires israéliens souvent passifs (...)
Ce nouvel incident de vendredi intervient quelques heures après que l’armée a annoncé jeudi 16 mai que des points de passages de Tarqumiya et Bitounia, déjà existants, « fonctionnent désormais aussi comme points de passage pour l’inspection de l’aide » destinée à la bande de Gaza.
Avant cet incident, deux convois d’aide envoyés le 1er mai par la Jordanie, puis un autre convoi de 35 camions envoyé le 7 mai, ont été attaqués en Cisjordanie par « des extrémistes israéliens », ont dénoncé les autorités jordaniennes. Cela sans préciser où ces convois avaient été bloqués.
L’entrée de l’aide humanitaire, strictement contrôlée par les autorités israéliennes et qui arrivait déjà au compte-gouttes, est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage - Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l’Égypte. Cela depuis une dizaine de jours et le début d’opérations israéliennes dans le sud du territoire.