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Mediapart
Investitures LFI : des voix critiques de Mélenchon dénoncent une « purge »
#LFI #frontpopulaire #Melenchon
Article mis en ligne le 16 juin 2024
dernière modification le 15 juin 2024

Plusieurs députés sortants de La France insoumise ayant par le passé critiqué la ligne de Jean-Luc Mélenchon se sont vu retirer leur investiture aux élections législatives. L’indignation est générale au sein du Nouveau Front populaire.

Stupeur nocturne dans les rangs de la gauche. Alors que l’accord signé jeudi 13 juin entre les partis du Nouveau Front populaire (PS-Les Écologistes-La France insoumise-PCF-Nouveau Parti anticapitaliste) prévoyait de réinvestir les député·es sortant·es – sauf cas de violences sexuelles et sexistes (VSS) ou autres affaires judiciaires en cours –, La France insoumise en a décidé autrement.

Et l’oukase ne frappe pas n’importe qui : trois ancien·nes très proches de Mélenchon, les député·es de Seine-Saint-Denis Raquel Garrido et Alexis Corbière, et la députée de Paris Danielle Simonnet, qui se sont progressivement autonomisé·es depuis et ont fait entendre une voix critique du manque de démocratie interne à LFI. (...)

Deux autres « insoumis de l’insoumission » font également les frais de la manœuvre : le député d’Ille-et-Vilaine Frédéric Mathieu (qui avait lui aussi suivi Mélenchon à sa sortie du PS en 2008, et qui s’est rapproché depuis de François Ruffin) et le député de Marseille Hendrik Davi (ancien du Nouveau Parti anticapitaliste – NPA – qui avait rejoint le Front de gauche au mitan des années 2010). Eux aussi ont découvert vendredi 14 juin peu avant minuit, sans qu’on les prévienne en amont, qu’ils n’étaient pas inscrits sur la liste des député·es investi·es par La France insoumise (LFI) tout juste communiquée. (...)

les député·es écarté·es ont pour point commun d’avoir toutes et tous émis des critiques sur le mouvement gazeux et/ou la parole parfois incontrôlée de Mélenchon. (...)

Autain et Ruffin indignés

Au-delà des député·es concerné·es, ces évictions qualifiées de « purge » par beaucoup ont provoqué l’indignation générale dans les rangs de la gauche, des Écologistes au PS, en passant par des poids lourd du mouvement insoumis comme Clémentine Autain et François Ruffin. D’autant que, dans le même temps, Adrien Quatennens, un autre très proche de Mélenchon (et qui lui l’est encore), a été investi en dépit de sa condamnation pour violences conjugales.

François Ruffin, qui a dénoncé le « sectarisme » du mouvement, n’avait pas de mots assez durs pour décrire la situation : « Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous. » Même son de cloche chez Clémentine Autain : « À La France Insoumise, il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre et plaidé pour l’union des gauches et des écologistes. »

La militante féministe Amy Bah, qui s’est mobilisée ces derniers mois pour la démission de Quatennens, a d’ores et déjà annoncé qu’elle se présenterait contre lui dans la 1re circonscription du Nord. Et a reçu le « plein soutien » de la maire de Lille (PS) Martine Aubry. (...)

Les alliés du Nouveau Front populaire sidérés

Chez les alliés de La France insoumise au sein du Nouveau Front populaire aussi, l’incompréhension est de mise, à peine plus de 24 heures après la signature un accord d’union de la gauche considéré comme « historique ».

La secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, a qualifié ce samedi 15 juin sur France 2 « d’erreur » la décision LFI. « Il a toujours été clair que tous les députés sortants seraient soutenus par le Front populaire, hormis des cas précis de VSS ou d’affaire judiciaire. Mais La France insoumise a fait l’inverse », a-t-elle regretté. Et d’annoncer qu’elle allait discuter avec les leaders du PCF Fabien Roussel et du PS Olivier Faure de l’éventualité d’un soutien du Nouveau Front populaire aux député·es insoumis·es sortant·es non réinvesti·es. (...)