
Depuis quelques mois, la droite française a renoué avec l’une de ses vieilles obsessions : faire la guerre aux étrangers malades, en cherchant à rendre leur expulsion plus facile (projet de loi Besson « relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité ») et leur accès aux soins plus compliqué (projet de loi de finances). Le projet n’est pas neuf, si ce n’est que cette fois, ceux qui l’ont entrepris n’ont plus besoin de s’en justifier auprès des belles âmes : depuis deux ans, la Cour européenne des droits de l’homme elle-même n’y voit plus d’objection. Retour sur une amère trahison.
la Cour se conforme à « l’air du temps » de politiques européennes caractérisées par la réduction des budgets de santé publique et la répression de l’immigration quand elle ne correspond pas à des critères d’utilité économique. Mais une remise en cause aussi abrupte de l’indépendance des juges aurait de quoi passer pour un procès d’intention. Un arrêt de la CEDH doit se présenter comme l’application de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme (CESDH) et ne peut s’émanciper de la jurisprudence de la Cour..(...)