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Incendies au Chili : « On aurait dit un monstre qui crachait du feu »
#Chili #incendies #ElNino #changementclimatique
Article mis en ligne le 10 février 2024

Les incendies meurtriers au Chili, renforcés par la sécheresse du sol et de l’air, ont déferlé à une vitesse inouïe sur des quartiers exposés. Des habitants qui ont dû quitter leurs maisons en courant témoignent.

(...) Construites sur les collines escarpées, les maisons aujourd’hui calcinées sont desservies par « des rues très étroites. Des embouteillages se sont rapidement générés empêchant toute évacuation. On ne pouvait plus respirer, ni fuir avec nos véhicules », poursuit Rodolfo. En moins de trente minutes, le quartier d’El Olivar a été réduit en cendres. Aucun des habitants ne pensait que les flammes arriveraient si vite ; raison pour laquelle ils n’ont pas évacué la zone.
Un environnement inflammable (...)

Les centaines de collines urbanisées sont séparées par des ravins qui atteignent parfois 150 mètres de profondeur, ce qui « génère différentes densités atmosphériques qui accélèrent la propagation des feux ».

À cela s’ajoute que les quartiers sinistrés sont des quartiers populaires, « où les gens ont construit leurs maisons de façon précaire, avec des matériaux légers inflammables, comme le bois ». Plusieurs habitants n’ont pas voulu s’enfuir pour protéger leurs maisons et y sont malheureusement décédés. Lundi soir, à 20 heures, les autorités avaient établi un bilan, provisoire, de 123 décès. (...)

les nappes phréatiques du centre du Chili sont presque à sec, après quinze années de sécheresse. Quand il n’y a plus d’eau, « les pins et eucalyptus absorbent l’eau de l’atmosphère et se transforment en matière hautement inflammable ». « Le monstre gigantesque qui crache du feu » (...)

Mais la sécheresse et les plantations forestières abandonnées ne sont pas les seuls facteurs aggravants. Luis Alvarez raconte que, dans cette région du Pacifique, l’humidité se situe généralement autour de 70 %. Quand l’incendie s’est déclaré, « l’humidité avait chuté à moins de 30 %. C’est comme si l’atmosphère devenait inflammable ! » Pour le professeur de géographie, ces changements atmosphériques brutaux sont directement liés aux dérèglements climatiques, et au phénomène El Niño. (...)