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"Ici, je ne comprends rien" : Ahmed, 10 ans, bloqué en Pologne et séparé de ses parents à la frontière biélorusse
#migrants #Pologne #Bielorussie #Allemagne #immigration
Article mis en ligne le 4 mai 2024
dernière modification le 2 mai 2024

Séparé de ses parents lors d’une arrestation musclée à la frontière polono-biélorusse, Ahmed, un enfant syrien de 10 ans, s’est retrouvé seul en Pologne. Hébergé depuis un mois dans un centre pour enfants placés du village de Bialowieza, le petit garçon n’attend qu’une chose : rejoindre sa famille en Allemagne.

(...) Une fois la frontière passée, beaucoup se font arrêter et refouler par les garde-frontières polonais. D’où la crainte des parents d’Ahmed.

Deux jours après leur traversée pourtant, ils apprennent la nouvelle : l’oncle a été accueilli dans un centre polonais pour demandeurs d’asile. Ahmed, seul, est hébergé à la Dom Dziecka de Bialowieza, petit village à la frontière. (...)

La structure accueille 14 enfants, tous Polonais, placés pour situation familiale. Mais Ahmed est loin d’être le premier enfant d’exilé à y être hébergé (...)

Ici, "Ahmed est traité comme les autres", assure Krystina Dackiewicz, directrice de l’établissement, en ajustant ses lunettes aux montures écailles. À son arrivée, "comme il est de coutume, on a organisé les présentations avec les autres pensionnaires. Et depuis, il suit le même quotidien", en attendant le traitement de sa demande d’asile.

"Je connais juste ’bonjour’" (...)

Les heures les plus difficiles surgissent la nuit. "Je me parle et je me dis : ‘Pourquoi tu n’as pas pu bouger ? Si tu avais bougé, tu serais avec tes parents en Allemagne’. J’aimerais les voir vite. Demain par exemple".

Chaque jour, le petit Syrien se rend à l’école du village de l’autre côté du trottoir et passe la matinée dans la classe de CM1. Non sans difficulté. "En Jordanie, j’aimais les maths et l’anglais. Mais ici, je ne comprends rien, lance-t-il en engloutissant une cuillère de glace au chocolat. Je sais juste dire ‘bonjour’ et des parties du corps humain".

"Pour les enfants exilés, c’est sûr que l’école est compliquée, admet Krystina Dackiewicz. Difficile de faire venir un interprète à Bialowieza".

Ahmed avoue aussi "avoir du mal" avec "la cuisine de la maison". Le petit garçon regrette "le charwama" et "les atayef [pâtisserie]" de sa mère. Mais il apprécie tout de même les "corn flakes" et "les toasts" du petit déjeuner. (...)