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« Hors-la-loi », le gouvernement impose sans débat le futur énergétique de la France
#Macron #nucleaire
Article mis en ligne le 20 août 2024
dernière modification le 17 août 2024

Pour acter le futur énergétique de la France, le gouvernement passe par un décret, plutôt qu’un projet de loi débattu au Parlement. Des ONG jugent cela « peu démocratique » et critiquent un texte peu ambitieux.

De combien doit-on réduire notre consommation d’énergie d’ici 2050 ? Et comment ? Combien d’éolien, de photovoltaïque ou de nucléaire ? Autant de questions fondamentales pour notre avenir climatique, auxquelles le gouvernement français aurait dû répondre avant juillet 2023, via une « loi de programmation sur l’énergie et le climat ». Ce texte ne verra jamais le jour. Le ministre délégué à l’Industrie et à l’Énergie Roland Lescure a annoncé dans le Figaro, mercredi 10 avril au soir, que ces objectifs seront inscrits dans la programmation pluriannuelle de l’énergie. Via un décret, donc, plutôt qu’un projet de loi débattu au Parlement. Un choix qui interroge et inquiète chez les ONG environnementales pour trois raisons.

1 – Une solution « hors la loi » et peu démocratique (...)

« C’est une vision étrange de la démocratie de n’accepter de débattre devant le Parlement que quand on est certain qu’il adoptera les mesures que l’on souhaite », critique Nicolas Nace, chargé de campagne énergie chez Greenpeace France. (...)

2 – Un manque de vision à long terme (...)

3 – Des objectifs peu ambitieux

Sur le fond, le texte suscite également le doute. Le cabinet de Roland Lescure a énoncé une série d’objectifs qu’il compte inscrire dans cette programmation pluriannuelle de l’énergie. Notamment diviser par deux notre consommation d’énergie, et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour cela, il faut diminuer la consommation d’énergies fossiles. (...)

L’idée est d’augmenter la capacité nucléaire « avec une production de l’ordre de 400 TWh, lancer la construction des six EPR2 pour une entrée en production entre 2035 et 2042 », a précisé Roland Lescure au Figaro. Côté énergies renouvelables, l’ambition est de multiplier par cinq la production de gaz renouvelable (méthanisation) d’ici 2035, par cinq également celle du photovoltaïque, par deux celle des éoliennes terrestres et de la chaleur renouvelable.

Pas de quoi impressionner Nicolas Nace, qui note que le gouvernement « se contente d’aller au minimum de ce qui doit être fait au niveau européen et encore, sur les énergies renouvelables, ce ne sera probablement pas suffisant ».

« La France n’est pas un pays moteur sur le solaire » (...)

Or, sobriété énergétique et énergies renouvelables « sont les deux seuls leviers que l’on va pouvoir activer rapidement, puisque les nouveaux réacteurs nucléaires n’entreront pas en fonctionnement avant 2035 et plus certainement 2040 ».