
L’Afrique du Sud craint que les nouveaux massacres à Rafah ne constituent une violation de la convention sur le génocide. Madrid et Dublin, seuls dans leur démarche, ont saisi la Commission européenne pour évaluer si Israël remplit ses engagements en matière de droits humains dans le cadre de l’accord d’association.
Sur les réseaux sociaux, les images de la bande de Gaza se déroulent, rouges de sang. Des corps allongés, sans vie dans les rues sableuses. Un cheval éventré, une charrette renversée. Des gens qui crient, des femmes qui pleurent, des bébés inertes dans les bras de leur père. Des courses dans les couloirs des hôpitaux pour transporter les blessés alors que les snipers israéliens, postés autour, se croient à la fête foraine, faisant feu sur tout ce qui bouge. Le quotidien de 1,4 million de Palestiniens qui s’entassent dans la dernière ville de l’enclave et n’ont que la mort pour horizon.
« Devant la situation critique à Rafah », dans le sud de la bande de Gaza, les gouvernements espagnol et irlandais ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour lui demander d’examiner « de manière urgente si Israël remplit ses engagements de respecter les droits humains à Gaza ». Dublin et Madrid demandent à la Commission « une évaluation urgente de l’accord d’association UE/Israël ».
Les Européens pris dans leurs contradictions
La France, comme les autres chancelleries européennes, exprime ses inquiétudes mais n’envisage pas de mesures concrètes pour imposer la fin de la guerre. La plupart des pays de l’UE sont pris à leur propre piège, en considérant comme antisémites toute critique et toute sanction contre Israël, ils se condamnent à l’impuissance voire à la complicité de ce que la Cour internationale de justice (CIJ) a décrit comme « un risque de génocide ». (...)
L’Afrique du Sud a annoncé mardi avoir déposé un nouveau recours auprès de la Cour internationale de justice, plus haute instance judiciaire de l’ONU, afin qu’elle examine en urgence l’annonce par Israël d’une prochaine offensive militaire sur Rafah, et s’oppose si nécessaire à « une nouvelle violation des droits ». Pretoria avait déjà saisi la Cour en accusant Israël de « génocide » à Gaza.
Les juges ont enjoint Tel-Aviv de prévenir de tels actes. On voit ce qu’il en est (...)