
Six semaines après des audiences tendues, le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement ce mardi 13 mai concernant l’acteur, accusé d’agressions sexuelles sur le tournage du film en 2021. Gérard Depardieu va faire appel de cette décision.
Ce mardi 13 mai, au matin de l’ouverture du Festival de Cannes, la planète cinéma ne tourne plus exactement comme avant. A 10 heures, Gérard Depardieu, monstre longtemps sacré du cinéma, a été jugé coupable des faits qui lui sont reprochés sur le tournage des Volets verts de Jean Becker : avoir agressé sexuellement deux femmes, l’une, Amélie K., ensemblière décoratrice, la deuxième, E., assistante à la réalisation. L’acteur de 76 ans, absent de la salle d’audience du tribunal correctionnel de Paris lors de l’énoncé du délibéré, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis, conformément aux réquisitions du parquet. Le tribunal correctionnel a en outre prononcé une peine d’inéligibilité de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. L’acteur va faire appel de sa condamnation, a annoncé son avocat dans la foulée.
Les deux avocates des victimes, maître Claude Vincent et maître Carine Durrieu Diebolt avaient également demandé 10 000 euros chacune pour leurs clientes, au titre de la « victimisation secondaire » induite par la procédure. Une notion juridique relativement récente qui prend en compte la souffrance engendrée par la procédure judiciaire elle-même parfois supérieure à celle causée par l’acte dénoncé. Le tribunal a fait droit à cette demande, soulignant que les temps d’audience, « particulièrement longs et éprouvants », ont été « marqués de tensions prégnantes et d’incidents multiples ». Les magistrats ont ainsi condamné Gérard Depardieu à verser 1 000 euros « au titre du préjudice lié à la victimisation secondaire », à chacune des deux victimes, en plus des 4 000 et 2 000 euros de préjudice moral, et de 10 000 euros chacune, au titre des frais non payés par l’Etat et exposés par celles-ci au cours de la procédure, notamment les frais d’avocats.
Depardieu « attaque celles qui ne vont pas le dénoncer »
Durant ce procès, d’autres femmes ont témoigné à charges et décharges. A décharge, bien sûr, Fanny Ardant, qui, d’une voix fiévreuse, était venue « élargir le débat », « expliquer pourquoi Gérard Depardieu est un si grand acteur » et porter secours à son ami qu’elle dirige actuellement sur un film qu’elle tourne au Portugal. (...)
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– (France TV Info)
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(...) Gérard Depardieu ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. Interrogé sur les agressions répétées dont il est accusé, l’acteur a nié, tout au long des audiences, les faits qui lui sont reprochés. Livrant des réponses parfois hasardeuses, voire contradictoires, Gérard Depardieu a notamment affirmé à plusieurs reprises ignorer la définition légale d’une agression sexuelle. Son avocat s’est, lui, attaché à démonter les accusations des deux plaignantes. "Ce n’est pas Guy Georges ! Votre trauma, quand bien même l’agression aurait eu lieu, il est quand même relatif !", a jugé Jérémie Assous à l’égard de l’une d’entre elles.
"L’apologie du sexisme dénoncée" par les parties civiles. Dans leurs plaidoiries, les avocates des parties civiles, Claude Vincent et Carine Durrieu-Diebolt, ont dénoncé la violence du procès. "On a assisté à l’apologie du sexisme", ont-elles estimé, déplorant une stratégie agressive de la défense de l’acteur, alors que les plaignantes, comme leurs conseils, ont été attaquées à plusieurs reprises par l’avocat de la défense, qui les qualifiées d’"hystériques", de "menteuses", de femmes "vénales".
L’acteur risque un autre procès dans l’affaire Charlotte Arnould. (...)