Un réseau de passeurs qui œuvrait à la frontière entre l’Italie et la France a été condamné mardi par la justice. Les trafiquants faisaient partie d’une même famille. Leur mode opératoire consistait à faire passer les migrants par les Alpes, à les récupérer à Menton, puis à les faire patienter dans une cave de la ville frontalière française.
Un réseau de trafiquants a été condamné par la justice française mardi 7 novembre en correctionnelle, a dévoilé Nice Matin. Les passeurs, qui travaillaient en famille, avaient monté un réseau partant de Vintimille, en Italie, jusqu’à Menton, côté français.
Dans un premier temps, les exilés devaient franchir à pied les Alpes via des chemins de montagnes très dangereux avant d’être récupérés à Menton et de patienter dans une cave située dans une impasse de la ville. C’est justement dans cette petite ruelle que le réseau a attiré l’attention. "Un riverain, policier de son état, a été intrigué par les allées et venues d’une Opel Frontera. Ils étaient parfois une dizaine d’étrangers à s’entasser dans le véhicule", écrit Nice Matin.
Peines de prison ferme
Une enquête se met en place en mars 2022 (...)
Au moment du procès, deux prévenus sont en fuite. Les autres écopent de lourdes peines : six ans d’emprisonnement et une interdiction du territoire national ont été prononcées à l’encontre de Chokri Ben Brahim, coupable d’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d’un étranger en France, le tout commis en bande organisée. Une sanction conforme aux réquisitions de la procureure. Wissam Khalfi a écopé de trois ans. (...)
Surveillance accrue de la frontière
Début novembre, un autre passeur, Mustapha. T, avait aussi été arrêté et condamné par la justice, racontait Nice Matin. Chauffeur VTC de profession, il véhiculait lui aussi des migrants entre Vintimille et Menton contre quelques centaines d’euros. (...)
Depuis des années, des centaines d’exilés survivent à Vintimille, ville italienne depuis laquelle les migrants tentent de passer en France, à pied, par le train ou par la montagne. Récemment, ils étaient 400 à se masser à la frontière, un chiffre élevé, selon les associations, mais loin des records de 2017 où ils étaient plus de 700. (...)
En septembre, Paris a annoncé l’envoi de renforts pour accroitre la surveillance de sa frontière. "Quand les contrôles augmentent, les migrants passent évidemment moins vite", explique Christian Papini, le directeur du centre de Caritas à Vintimille pour expliquer cet afflux des derniers mois. "Au lieu de deux jours, ils vont en mettre quatre, par exemple. Cela augmente le nombre de gens sur place, car les autres continuent d’arriver". (...)
En mai, des drones avaient déjà été déployés pour surveiller les passages. (...)