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RTBF/AFP
Extinction de masse : des scientifiques alertent sur la perte de branches entières de genres et d’espèces
Article mis en ligne le 1er septembre 2023
dernière modification le 30 septembre 2023

Avec la disparition rapide de nombreuses espèces animales, les humains provoquent la perte de branches entières de l’"arbre de la vie" selon une nouvelle étude, qui alerte sur la menace d’une sixième extinction de masse.

La crise de la biodiversité "est aussi grave que le changement climatique" mais pas aussi connue du grand public, regrette Gerardo Ceballos, professeur à l’Université nationale autonome du Mexique, et co-auteur de cette étude publiée dans la revue PNAS. Or il y a "urgence" car ce qui est en jeu est "l’avenir de l’humanité", a-t-il déclaré.

L’extinction de genres entiers (...)

Dans la classification des êtres vivants, le genre se trouve entre le rang de l’espèce et celui de la famille. Par exemple, le chien est une espèce appartenant au genre canis, lui-même dans la famille des canidés.

"Je pense que c’est la première fois qu’on cherche à évaluer le taux d’extinction à un niveau supérieur que celui de l’espèce", a commenté Robert Cowie, biologiste à l’Université d’Hawaï n’ayant pas participé à l’étude. "Cela démontre la perte de branches entières de l’arbre de la vie", une représentation du vivant d’abord développée par Charles Darwin.

L’étude montre que "nous ne sommes pas juste en train de tailler des brindilles mais que nous utilisons une tronçonneuse pour nous débarrasser de grosses branches", a abondé Anthony Barnosky, professeur émérite à l’université de Californie à Berkeley.

73 genres sont déjà éteints (...)

L’activité humaine en cause (...)

La cause de ces extinctions ? Les activités humaines, qui détruisent des habitats pour les cultures, infrastructures et autres besoins mais aussi la surexploitation (surpêche, chasse, trafic d’animaux…).

Or la perte d’un genre peut avoir des conséquences sur le fonctionnement de tout un écosystème. Avec à terme un possible "effondrement de la civilisation", argue Gerardo Ceballos. "Si vous avez un mur fait de briques et que chaque brique est un genre, retirer une brique ne va pas causer l’effondrement du mur", compare-t-il. "Mais si vous en retirez de nombreuses autres, alors le mur tombe." (...)

Une extinction déclenchée par l’humain, qui a le pouvoir d’y remédier (mais la volonté ?) (...)

La priorité est d’arrêter la destruction d’habitats naturels et de restaurer ceux perdus, martèle le chercheur, qui espère une prise de conscience rapide : "Il faut que les gouvernements, les entreprises et les gens sachent ce qui est en train de se passer et quelles sont les conséquences".