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Expulsions à Mayotte : Bruno Retailleau annonce des "vols groupés" de Congolais en situation irrégulière
#Mayotte #immigration #migrants #Congo
Article mis en ligne le 6 octobre 2024
dernière modification le 4 octobre 2024

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé que des vols allaient décoller ce mois d’octobre pour ramener chez eux des Congolais en situation irrégulière. Les Africains de la région des Grands Lacs sont de plus en plus nombreux à entrer de manière clandestine à Mayotte. Depuis des années, l’île française n’arrive plus à faire face au flux d’arrivées de migrants.

(...) "Dès ce mois d’octobre, le préfet de Mayotte [en a eu] l’instruction", a déclaré Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement. (...)

L’entourage du ministre a précisé à l’AFP que quatre vols groupés avaient été organisés depuis février et qu’il y en a "au moins trois prévus pour le seul mois d’octobre pour vider en partie le centre de rétention administrative" (CRA) de Mayotte.

La coopération avec la RDC est "excellente", selon la même source. Le ministre français de l’Intérieur a également annoncé des "accords de sécurité bilatéraux avec les pays" de la zone de l’Afrique des Grands Lacs (RDC, Burundi, Rwanda, Tanzanie) pour "arrêter les flux".
Réseau d’hébergements saturé (...)

À Mayotte, le réseau d’hébergement des demandeurs d’asile – un statut qui octroie aux exilés le droit d’être hébergé par l’État - est complètement saturé. Ses 600 places sont occupées en permanence. Les migrants et les demandeurs d’asile s’installent donc dans des camps de fortune, notamment celui du stade de Cavani, à Mamoudzou, le chef-lieu de l’île - désormais démantelé. Mais cette situation a provoqué des tensions avec des habitants : les exilés se disent régulièrement victimes de violences et d’intimidations d’une partie de la population du territoire.

Tensions avec les habitants

"Les agressions sont quotidiennes, encore plus récurrentes que lorsque nous étions dans le camp", racontait en juin à InfoMigrants Desire*, une Rwandaise qui a vécu trois mois à Cavani. Elle décrivait des prises à partie qui interviennent de jour comme de nuit par des "jeunes délinquants" armés de bâtons, machettes et pierres. (...)

Pour désengorger Mayotte, les autorités françaises ont également mis en place un dispositif permettant à toutes les personnes ayant obtenu le statut de réfugié d’obtenir un "laissez passer" afin de prendre l’avion et rejoindre la Métropole, à condition de pouvoir payer le billet d’avion.

Près de la moitié des habitants ne possèdent pas la nationalité française à Mayotte, où la population au 1er janvier était estimée à 321 000 personnes par l’Institut national de la statistique (Insee).