
Mastodonte de l’enseignement supérieur privé, Galileo, qui se présente comme le "leader mondial de l’enseignement supérieur indépendant", est mis en cause par trois anciens salariés pour un management "délétère". Tous ont engagés une procédure aux prud’hommes. L’un d’entre eux, Matthieu Guilbert, s’est confié à Off Investigation.
Si cette filiale de Galileo qui s’occupe de former aux métiers du médico-social ne publie pas ses comptes, le chiffre d’affaires de Galileo Global Education, avoisinerait le milliard d’euros. Parmi les actionnaires majoritaires de ce groupe ayant fait entrer Muriel Penicaud (ancienne ministre du travail d’Emmanuel Macron) à son conseil d’administration fin 2022 : la BPI et la famille Bettencourt.
Si le chiffre d’affaire de Galileo impressionne, la capacité du groupe à gérer ses collaborateurs sans violence parait plus hypothétique. (...) un cauchemar pour Matthieu Guilbert, qui s’est longuement confié à Off Investigation.
Des consignes de rentabilité
« Les consignes étaient claires. Augmenter le nombre de formations délivrées très rapidement, ainsi que le nombre d’étudiants, et augmenter le chiffre d’affaires, afin d’atteindre une rentabilité » explique Matthieu Guilbert. L’ancien "directeur régional Grand est" d’Eva Santé y voit un lien avec la politique du groupe GGE qui est « revendu tous les quatre ans à d’autres actionnaires. Cela implique d’avoir toujours un chiffre d’affaires et un nombre d’étudiants en croissance constante. »
Le changement de paradigme chez Eva Santé pourrait être daté du 21 octobre 2022. Ce jour là, Philippe Jacquier met en place un plan nommé « Eva Évolution ». L’objectif décrit par Matthieu Guilbert ? Développer des nouvelles formations, dans des délais courts et sans davantage de moyens, afin qu’Eva Santé devienne une "école complète". L’épée de Damoclès en cas d’échec ? la fermeture d’Eva Santé, en raison d’un "manque de rentabilité". (...)