
Le cabinet Ecolobby a passé au crible les votes des eurodéputés du RN, que ce soit sur les superprofits, l’environnement ou l’agriculture.
Dans l’hexagone, le Rassemblement national aime se revendiquer antisystème, et se présenter comme le défenseur des petits contre les grands. Dans les couloirs du parlement européen en revanche, c’est une autre musique. Ses élus embrassent souvent les intérêts des multinationales ou des lobbies des géants de l’industrie. (...)
Super-profits, emballage…
Une activité pro-business qui tranche avec le discours socialisant affiché en France par Marine Le Pen et ses députés. Exemple avec la taxe sur les superprofits : en février 2023, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale décrivait l’instauration de cet impôt exceptionnel comme « une urgence économique, mais surtout une urgence de justice sociale à l’égard des Français ». Au regard de cette position, on pourrait donc penser que les eurodéputés RN ont œuvré en ce sens au Parlement européen. Eh bien non. (...)
« Plus intéressant encore : ils se sont opposés à la proposition (amendement 45) visant à élargir la taxe sur les superprofits à l’ensemble des secteurs d’activité », note encore Ecolobby. Pourtant, le 2 mai dernier, Jordan Bardella répétait sa volonté de voir instaurée une taxe sur les superprofits. Comprendra qui pourra.
Autre exemple : l’interdiction des emballages jetables à usage unique. Alors que cette mesure a fait son apparition en France (notamment dans les McDonald’s), le Parlement européen planchait sur une proposition similaire. Or, cette mesure a été combattue avec vigueur par les lobbies du secteur, au point que l’échec de cette interdiction a été perçu comme une victoire de leur part. Là encore, le RN a voté contre la mesure, en prenant le parti des industriels. (...)
« Contradiction »
Sur un autre sujet, les eurodéputés RN ont également voté contre une mesure (l’article 15 de la proposition sur la « lutte contre le changement climatique ») visant à obliger les entreprises comptant plus de 500 employés et réalisant un chiffre d’affaires mondial supérieur à 150 millions d’euros à rendre leurs objectifs de résultats compatibles avec la transition écologique. (...)
Un positionnement qui concerne également l’agriculture ou le privilège accordé aux voitures de luxe en marge de l’interdiction des moteurs thermiques, pour le moment peu abordé dans cette campagne pour les élections européennes.