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États-Unis : près de 200 responsables religieux anti-LGBTQ+ accusés d’abus sur mineurs depuis le début de l’année
#USA #abusSexuels
Article mis en ligne le 13 novembre 2025
dernière modification le 10 novembre 2025

Un recensement mené par le journaliste américain Evan Hurst fait état de 188 cas d’abus sexuels sur mineurs impliquant, depuis janvier 2025, des responsables chrétiens ou conservateurs connus pour leurs prises de position anti-LGBTQ+. Ces chiffres, actualisés fin octobre sur sa lettre d’information Wonkette Substack, révèlent une contradiction criante entre les discours moralisateurs tenus par certains groupes religieux et les comportements relevés dans leurs rangs.

Hurst, qui suit ces affaires depuis plusieurs années, compile les accusations, arrestations et condamnations de pasteurs, prêtres, enseignants d’écoles chrétiennes ou animateurs de jeunesse liés à des institutions religieuses. Dans sa dernière mise à jour, il indique avoir recensé 50 nouveaux cas entre août et octobre, portant le total annuel à 188. « Ce sont des histoires qui se répètent chaque semaine », écrit-il, tout en soulignant que des accusations similaires visant des drag queens ou des personnes transgenres, souvent ciblées par les discours conservateurs, sont quasi inexistantes.

Cette base de données, non officielle mais méticuleusement documentée à partir de sources judiciaires et médiatiques, intervient dans un climat politique tendu aux États-Unis. Depuis plusieurs années, une partie de la droite religieuse assimile les personnes LGBTQ+ à une menace pour les enfants, popularisant le terme infondé de « groomer » (prédateur sexuel). Ce récit, devenu un instrument de mobilisation politique, a contribué à la prolifération de lois restreignant les droits des personnes LGBTQ+, notamment dans les États dirigés par des gouverneurs républicains.

Or, les faits compilés par Hurst renversent cette rhétorique : les cas d’abus documentés concernent presque exclusivement des figures chrétiennes conservatrices, souvent associées à des campagnes publiques contre les droits des minorités sexuelles et de genre. Peu après la publication de sa dernière mise à jour, un pasteur californien, Joshua David Kemper, connu pour avoir relayé des contenus anti-LGBTQ+ sur les réseaux sociaux, a été arrêté pour des violences sexuelles présumées sur une adolescente de quinze ans.

Le journaliste précise ne pas chercher à « démontrer une causalité » entre convictions religieuses et comportements criminels, mais à souligner le double discours d’un mouvement politique qui prétend défendre la moralité tout en tolérant de graves dérives en son sein. (...)

En France, si la situation politique et religieuse diffère, le discours importé des États-Unis sur les prétendus « dangers » que représenteraient les personnes LGBTQ+ circule de plus en plus dans certains cercles conservateurs et sur les réseaux sociaux. Et ces accusations infondées nourrissent la haine et la stigmatisation. (...)

la protection des enfants ne peut pas servir de prétexte à la persécution d’une minorité, surtout lorsque les faits montrent que les violences proviennent souvent de ceux qui s’en prétendent les gardiens.