
Des fusillades dans au moins deux lieux distincts se sont produites mercredi soir dans une ville du Maine, dans le nord-est des États-Unis. Au moins 22 personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées. Le suspect, un homme blanc de 40 ans, est en fuite.
Ces tueries se sont déroulées à Lewiston, la deuxième plus grande ville de l’État du Maine, où la population a reçu pour instruction de rester confinée face au danger posé par l’homme "armé et dangereux" et toujours en fuite, selon la police. (...)
"Nous avons 22 morts confirmés et beaucoup, beaucoup de blessés", a indiqué sur CNN Robert McCarthy, élu de Lewiston, qui compte plus de 36 000 habitants. "Nos hôpitaux ne sont pas équipés pour gérer ce type de fusillade", a-t-il ajouté, en précisant qu’il y avait entre 50 et 60 blessés selon les autorités de la ville.
La police de Lewiston a indiqué chercher à localiser le tireur présumé, identifié comme Robert Card, 40 ans, et dont on ignorait les mobiles. (...)
Les États-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants : un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.
La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux États-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés. Hors suicides, plus de 15 000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, selon l’association Gun Violence Archive (GVA).
Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits, tout en illustrant le fossé idéologique séparant les conservateurs et les progressistes sur la question de comment prévenir de telles tragédies. L’histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.
Mais, malgré la mobilisation de plus d’un million de manifestants, le Congrès des États-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes.
De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’armes.