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Encres végétales, livres en carton... Ces maisons d’édition se mettent au vert
#edition #alternatives
Article mis en ligne le 24 février 2024
dernière modification le 21 février 2024

Relocalisation de l’impression, encres végétales, impression à l’unité... Certaines maisons d’édition françaises tentent, à leur échelle, de proposer une industrie du livre plus écolo.

13 % de la production de livres a été détruite en 2021-2022, selon le dernier rapport du Syndicat national de l’édition. Cela représenterait plus de 60 millions d’ouvrages qui sont ensuite pour la majorité recyclés en carton d’emballage ou en papier hygiénique.

« On ne se retrouvait pas dans la manière de faire actuelle, surtout au niveau de la surproduction », raconte Hervé. C’est pour cela que leur première publication, La Connerie humaine, n’a été tirée qu’à 600 exemplaires. « Six petits cartons ! » dit l’autoentrepreneur, qui garde ce maigre stock chez lui. Un engagement qui peut s’avérer parfois difficile à tenir face à l’industrie de l’impression qui baisse le prix pour plus de tirages. « On m’en a proposé 1 200 pour moins cher, mais ce n’était pas notre mentalité, j’ai refusé. » (...)

Papier recyclé, encre végétale...

Chaque année, 1 livre sur 5 est renvoyé chez son éditeur par le libraire. Pour éviter cela, Cornaline refuse les retours. Et ce, quoiqu’il en coûte. « On nous a déjà refusé une séance de dédicaces parce qu’on ne reprend pas les bouquins. » L’apprenti éditeur lève les yeux au ciel. Mais quand retour il y a, des alternatives au pilon existent.

Sandrine Roudaut, qui a fondé La Mer salée, une maison d’édition située près de Nantes (Loire-Atlantique), préfère en faire don à des publics dits « sensibles ». Pour elle, « il faut surtout faire de la pédagogie auprès des libraires et des lecteurs sur la qualité des livres, car, parfois, on nous renvoie des ouvrages à peine cornés ». (...)

Aujourd’hui, l’empreinte carbone moyenne d’un ouvrage acheté en librairie est estimée à environ 2 kg, dont la majorité provient de la fabrication. La production de pâte à papier par exemple est très gourmande en ressources et le plus souvent importée, notamment du Brésil. (...)

« L’une des grosses difficultés, c’est de tout faire fabriquer au local, en France, et au même endroit, pour réduire le coût carbone du transport » (...)

Pour beaucoup, la volonté de mieux faire pour l’environnement s’accompagne d’une réflexion éthique. C’est pourquoi ces maisons d’édition ont aussi décidé de se pencher sur la rémunération des auteurs. (...)

Toutes et tous s’accordent à dire qu’ils ne peuvent pas « tout révolutionner, mais, peut-être, inspirer un peu ». Depuis 2019, l’association Pour une écologie du livre fédère éditeurs, auteurs et libraires pour diffuser ces idées.