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Amnesty International
En ne permettant pas l’entrée d’une aide humanitaire suffisante dans Gaza, Israël ne respecte pas l’ordonnance de la CIJ visant à prévenir le génocide
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #CIJ #AmnestyInernational
Article mis en ligne le 7 avril 2024

Un mois après la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) qui ordonnait de prendre « des mesures immédiates et effectives » afin de protéger les Palestinien·ne·s dans la bande de Gaza occupée contre le risque de génocide, en permettant la fourniture d’une aide humanitaire suffisante et de services élémentaires, Israël n’a pas pris les mesures minimales pour s’y conformer, a déclaré Amnesty International le 26 février 2024.

Le 26 janvier, la CIJ avait en effet indiqué six mesures conservatoires, dont celle concernant l’acheminement de l’aide, et Israël disposait d’un délai d’un mois pour soumettre un rapport sur l’ensemble des mesures prises pour exécuter l’ordonnance. Au cours de cette période, Israël a continué de faire fi de son obligation en tant que puissance occupante de répondre aux besoins fondamentaux de la population palestinienne à Gaza. (...)

« En tant que puissance occupante, Israël a l’obligation explicite, aux termes du droit international, de veiller à ce que les besoins fondamentaux de la population civile de Gaza soient satisfaits. Or, il échoue totalement à répondre aux besoins élémentaires des Gazaouis, et bloque et entrave le passage d’une aide suffisante vers la bande de Gaza, en particulier vers le nord, quasiment inaccessible, ne respectant ni l’ordonnance de la CIJ ni son obligation de prévenir le génocide.

« L’ampleur et la gravité de la catastrophe humanitaire causée par les bombardements incessants, les destructions et le siège étouffant mis en place par Israël, exposent plus de deux millions de Palestinien·ne·s de Gaza à des préjudices irréparables. »

Les approvisionnements parvenus à Gaza avant l’ordonnance de la CIJ sont une goutte d’eau dans l’océan par rapport aux besoins des 16 dernières années. Or, au cours des trois semaines qui ont suivi cette ordonnance, le nombre de camions entrant dans Gaza a baissé d’un tiers environ, passant de 146 par jour en moyenne pendant les trois semaines précédentes, à 105 par jour en moyenne au cours des trois semaines suivantes. (...)

Les travailleurs·euses humanitaires ont signalé de multiples difficultés et affirmé qu’Israël refusait de prendre des mesures évidentes pour améliorer la situation.

Dans la requête qu’elle a soumise à la CIJ, l’Afrique du Sud a fait valoir que le fait qu’Israël refuse délibérément la fourniture d’aide humanitaire aux Palestinien·ne·s pouvait constituer l’un des actes prohibés au titre de la Convention sur le crime de génocide, à savoir la « [s]oumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ». (...)

« La rapidité et la gravité du déclin de l’état nutritionnel de la population en tout juste trois mois est « sans précédent au niveau mondial » . (...)

Mais Israël semble bien déterminé à continuer sur sa lancée annihilatrice. La mort de sept membres de la World Central Kitchen dans un bombardement israélien, poussant l’organisation humanitaire à cesser toute activité à Gaza, en est le dernier indice en date. (...)

La menace imminente d’une offensive terrestre de grande envergure contre Rafah, dans le sud de Gaza, où plus de 1,2 million de civils sont actuellement réfugiés, ne ferait qu’aggraver la situation humanitaire.

Les denrées qui arrivent au compte-gouttes à Gaza passent par deux points de passage situés sur le périmètre avec Israël et à la frontière avec l’Égypte. Ces deux poste-frontières – Rafah, à la frontière avec l’Égypte, et Karem Abu Salem, sur le périmètre avec Israël – se trouvent dans le sud de Gaza. Une opération terrestre dans la zone proche de ces poste-frontières, qui permettent l’entrée de camions dans le sud de Gaza, risque de couper totalement l’approvisionnement et de détruire les derniers vestiges du système d’aide. (...)

les organisations humanitaires dénoncent toute une série de moyens par lesquels les autorités israéliennes entravent leur travail. (...)

Tous les États doivent respecter leur obligation de prévenir le génocide et prendre sans délai des dispositions visant à garantir le respect des mesures conservatoires indiquées par la CIJ, notamment en faisant pression sur l’État d’Israël pour qu’il ouvre rapidement l’accès à Gaza et mette fin à son blocus une fois pour toutes. Ils doivent aussi mettre un terme au transfert d’armes vers Israël, demande récemment formulée par 24 experts de l’ONU.

Lire aussi :

 (Huffington Post)
Guerre Israël-Hamas : la famine, « punition collective » infligée par Tel Aviv pour la population gazaouie

Six mois après l’attaque du Hamas, tout indique que Tel Aviv fait tout pour affamer la population gazaouie. (...)

Jusqu’où ira la « punition collective » contre les réfugiés dans la bande de Gaza ? Six mois après l’offensive du Hamas contre Israël le 7 octobre et les lourdes représailles qui en découlent depuis sur les Gazaouis, difficile de qualifier l’horreur de la situation dans l’enclave où 33 000 Palestiniens ont perdu la vie, selon le Hamas.

Alors que les camions d’aide humanitaires arrivent sur le territoire au compte-gouttes, voilà plusieurs mois que l’ONU alerte sur l’imminence de la famine à Gaza, sans que celle-ci ne soit déclarée officiellement. Pourtant tout indique que Tel Aviv a pour objectif d’affamer la population gazaouie.

« Il y a une punition collective envers le peuple gazaoui et l’utilisation de la famine contre une population est crime de guerre », martèle auprès du HuffPost Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France. Il rappelle ainsi qu’au regard du droit international, une « puissance occupante » doit s’assurer que les droits humains de la « puissance occupée » sont respectés et « doit subvenir à ses besoins ».

« On est dans une violation massive la convention de Genève », et les éléments observés à Gaza sont « constitutifs d’un crime contre l’humanité », alerte-t-il.
Dissuader l’aide humanitaire de venir à Gaza (...)

En ne permettant pas l’entrée d’une aide humanitaire suffisante dans Gaza, Israël ne respecte pas l’ordonnance de la CIJ visant à prévenir le génocide (...)

Voir aussi :⬇️
L’hôpital Al-Shifa est une coquille vide avec des tombes humaines : OMS