Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Korii
En finançant les énergies fossiles, les assureurs contribuent au dérèglement climatique et se sabotent
#energiesfossiles #urgenceclimatique #assurances
Article mis en ligne le 3 février 2025

C’est l’une des caractéristiques du dérèglement climatique et l’une des clés de l’adaptation à ce dernier : de plus en plus de zones vont devenir trop vulnérables aux événements météo extrêmes pour être assurées et habitées. Cela constitue aussi une menace existentielle pour le modèle économique des compagnies d’assurance. Ainsi, en Californie, qui subit chaque année des incendies de plus en plus catastrophiques, les assureurs State Farm, Farmers et Allstate ont cessé depuis l’année dernière de délivrer de nouvelles polices d’assurance, tournant le dos à ce marché de 39 millions d’habitants.

Pourtant, les compagnies d’assurance continuent d’investir dans les énergies fossiles, contribuant ainsi à leur propre perte, analyse le magazine économique américain Fast Company. Ignorance ? Aveuglement ? Appât du gain à court terme ? Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’assurance, qui ne semble pas près de sortir de ce cercle vicieux.

(...) Bien que conscients du danger, les assureurs figurent pourtant parmi les principaux financeurs de l’industrie des énergies fossiles, responsables de 75% des émissions de gaz à effet de serre (GES) et 90% des émissions de CO2. Entre 2014 et 2023, la part moyenne des fossiles dans leurs portefeuilles d’investissements a même augmenté de 3,8% à 4,4%. (...)

Suicide collectif (...)

C’est une sorte de cercle vicieux. Les assureurs investissent dans l’industrie fossile les primes collectées auprès de leurs clients. L’industrie fossile accélère le changement climatique et les événements météo extrêmes (incendies, tempêtes, inondations). Les assureurs, pour limiter leurs pertes, cessent ensuite d’assurer leurs clients vulnérables à ces événements. Aux États-Unis, 1,9 million de contrats d’assurance-habitation ont été annulés par les assureurs depuis 2018, ce qui touche particulièrement les plus pauvres et les minorités ethniques.

En réponse, les États américains ont développé des programmes d’assurance publics de « dernier recours », comme le FAIR californien, mais leurs ressources apparaissent très limitées au regard des risques. De plus, la hausse du nombre de propriétés non assurées pourrait engendrer un effondrement des prix de l’immobilier aux États-Unis –et un remake de la crise des subprimes de 2007-2008.