Alors que l’Europe durcit ses frontières et restreint ses politiques migratoires, l’Espagne surprend avec une politique migratoire accueillante. Entre janvier et juin 2025, 77 000 demandes d’asile ont été déposées en Espagne. Derrière ce chiffre, une stratégie assumée : Madrid multiplie les dispositifs pour régulariser, insérer et stabiliser les nouveaux arrivants. Reportage Maude Petit-Jové et Mathilde Lopinski.
Lire aussi :
– (Infomigrants)
Économie : l’immigration dope la croissance espagnole
En 2024, le produit intérieur brut de l’Espagne a atteint 3,2%, soit l’un des plus hauts taux de croissance de l’Union européenne. Des chiffres qui s’expliquent notamment par l’apport des travailleurs étrangers à l’économie du pays : dans certains secteurs, ils représentent près de 50% de la main-d’œuvre.
Alors que la croissance européenne patine, l’économie espagnole, elle, affiche de belles couleurs. En 2024, son produit intérieur brut (PIB) a bondi de 3,2% d’après les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INE). En 2023, elle était de 2,7%. Parmi les causes qui expliquent cette embellie ? Le tourisme, la consommation des ménages, mais aussi l’immigration, battant en brèche les idées reçues sur l’impact négatif d’une présence étrangère.
"La forte immigration de travail en Espagne compense la faiblesse démographique. Cette main-d’œuvre étrangère contribue à la production et à la consommation en Espagne", explique l’économiste Philippe Crevel à Atlantico. Ainsi, l’immigration constitue l’un des piliers qui permet aujourd’hui à l’Espagne "d’être un des pays de l’OCDE qui connaît la plus forte croissance".
"Grâce aux migrants, le déclin de la population active a été compensé", affirme également le média Diario Red, dans un pays où les départs à la retraite et le faible taux de natalité des dernières décennies a créé une forte pénurie de main-d’œuvre.
En mai 2024 déjà, l’OCDE avait désigné l’Espagne comme le pays connaissant la croissance la plus rapide de l’UE, notamment grâce à l’immigration. (...)