La machine d’État russe impose dès l’enfance une vision du monde militarisée aux enfants ukrainiens, en leur inculquant le culte de la guerre et la haine de tout ce qui ne s’intègre pas à l’idéologie du « monde russe ».
Dès la maternelle, puis à l’école et plus tard à l’université, les enfants sont soumis à une militarisation progressive, à travers l’instauration du culte du « héros de guerre ». Par le biais des « leçons de bravoure », des « conversations sur l’essentiel », des cours de préparation militaire, de nouveaux manuels et de divers camps militaro-patriotiques, on martèle aux enfants qu’ils doivent, un jour, savoir « mourir pour la patrie, pour la Russie et pour le Donbass russe ».
Plus de détails sur cette militarisation de l’enfance et de la jeunesse dans les territoires occupés sont rapportés par la correspondante d’Ukrinform.
Le culte de la guerre et les « bureaux des héros »
Le 1er septembre, et à d’autres occasions, les écoliers sont contraints d’écouter des conférences données par les soi-disant « héros de l’opération militaire spéciale ». Parmi ces « héros », on retrouve aujourd’hui de nombreux anciens criminels, voleurs ou meurtriers, libérés des prisons pour aller combattre. Ces soldats glorifient la guerre et justifient leur présence sur les terres ukrainiennes. (...)
Dans presque chaque école de chaque localité occupée de la région de Donetsk, il existe désormais des salles de classe où sont installés les fameux « bureaux des héros ». Ce projet a été initié par le parti Russie unie. Dans les établissements scolaires, ces « bureaux » sont présentés comme des « îlots de mémoire », où l’on enseigne aux élèves que « les héros vivent parmi nous ». (...)
Les enfants des premières classes de la « DNR » ont également reçu des cahiers avec le portrait de Vladimir Poutine en uniforme naval. À côté, une citation du président russe explique la soi-disant mission de l’ « opération militaire spéciale ». « L’objectif, comme je l’ai répété à maintes reprises, est de protéger les populations, et avant tout la Russie elle-même, contre les menaces que l’on tente de créer sur nos territoires historiques voisins. Et nous ne pouvons pas le permettre. » (...)
Ces mêmes citations de Poutine, plutôt que celles de grands scientifiques ou écrivains, décorent désormais les murs de plusieurs écoles de Marioupol — la ville que l’armée russe, sur ordre du même président, a transformée en 2022 en un champ de ruines et en une fosse commune, faisant entre 20 000 et 22 000 morts civils.
Une éducation totalement intégrée au système russe (...)