
Chez Fayard, l’un des plus anciens éditeurs français, l’on craint que les valeurs de la maison d’édition soient "effacées" afin de servir le projet politique de l’homme d’affaires Vincent Bolloré.
(...) "L’utilisation de la marque va échapper aux éditions Fayard, puisque le projet est de la céder sous forme de licence, sans aucun contrôle éditorial", a confirmé à l’AFP l’une de ces sources, sous couvert de l’anonymat. "Fayard et Mazarine, ce sont deux projets idéologiques qui n’ont rien à voir. Que les deux portent le même nom, cela n’aurait aucun sens", a-t-elle ajouté. (...)
"Au moment où on s’interroge sur la diversité au sein des médias de Vincent Bolloré, il donne un exemple de la manière dont il compte imposer sa ligne idéologique", a déclaré une autre source au sein de l’entreprise. "Chez Fayard, tout le monde comprend très bien qu’il puisse y avoir une maison d’édition de type CNews [chaîne télé d’information également contrôlée par M. Bolloré]. Mais pas qu’on efface notre maison et tout ce qu’elle représente", a-t-elle ajouté.
Au service d’un projet politique réactionnaire
Vincent Bolloré reproduit ce qu’il avait déjà mis en place dans un groupe d’édition rival qu’il détenait jusqu’à fin 2023, le numéro deux français Editis. (...)
"Une licence, cela veut dire : je veux ton nom, je veux ta marque, ton prestige, et tu n’as pas ton mot à dire", a déploré une de ces sources. Vincent Bolloré ne fait pas mystère de son attachement à un catholicisme traditionaliste, et est dénoncé par de nombreux détracteurs comme se servant des médias et maisons d’édition qu’il contrôle au profit d’un projet politique réactionnaire.