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France Bleu
Des chercheurs toulousains alertent sur la disparition des prairies anciennes
#prairies #biodiversite
Article mis en ligne le 17 mai 2025
dernière modification le 15 mai 2025

Dans une étude récente, des chercheurs toulousains alertent sur la disparition des prairies anciennes qui jouent un rôle majeur dans la survie des pollinisateurs. Des pollinisateurs qui jouent un rôle crucial dans notre écosystème.

Savez-vous ce que sont les prairies anciennes, ces champs préservés de l’intervention de l’homme ? L’étude récente des chercheurs toulousain du Centre de recherche sur la biodiversité et l’environnement (CRBE) basé à Toulouse alerte sur leur disparition. Car ces prairies, qui ne se comptent plus que par dizaines, sont "la maison" des pollinisateurs, abeilles , fourmis, guêpes, qui sont de sortie depuis quelques semaines. Des pollinisateurs qui jouent un rôle crucial dans notre écosystème. André Pornon est chercheur à l’université de Toulouse et spécialiste des Pyrénées. Il a participé à cette étude avec Anne-Sophie Benoiston, Nathalie Escaravage, Gabrielle Martin, Lucie Moreau et Joël White du CRBE. (...)

André Pornon : "C’est une prairie qui n’a pas été labourée. Des endroits donc, parfois cachés et donc préservés. Des endroits plutôt pentus, donc difficilement méconnaissables. Ça peut être des petites prairies par exemple. Il y en a une qui fait moins d’un hectare. Je me souviens d’ailleurs d’un propriétaire à qui j’avais demandé si je pouvais aller visiter sa prairie.. Il m’avait répondu : "mais qu’est-ce que vous allez faire là bas ? Il y a de l’herbe, il n’y a qu’une prairie pour nous." Ce sont des prairies qui ont au minimum 80 ans très fleuries, avec une diversité de plantes incroyables sur un mètre carré où vous avez à peu près 40 % des espèces de plantes. Elles servent pour certaines à faire du foin. Traditionnellement, en juin, on en trouve vers Saint-Gaudens, dans le Tarn ou encore dans les vallées et coteaux de Gascogne.

Et comment les chercheurs se sont aperçus du rôle crucial de ces prairies ?

André Pornon : Dans cette zone de la Gascogne, au nord-ouest de Toulouse, au niveau de la commune de Cox par exemple, nous avons placé dans plusieurs prairies des cages avec dans chacune d’elles une trentaine de bourdons, et nous avons comparé l’évolution de ces abeilles sauvages dans des prairies anciennes et dans des plus jeunes, et nous nous sommes aperçus que la survie des bourdons était favorisée dans les prairies anciennes. A l’inverse, dans les prairies jeunes, en fait, il y a une dérive du microbiote (...)

L’abondance et la diversité en fleurs, on sait que ça a un effet important sur le microbiote des animaux, mais aussi sur le nôtre. En général, on est en meilleure santé quand on vit en campagne globalement. Une étude récente l’a d’ailleurs confirmé, étude qui a comparé la santé d’enfants à la campagne et en ville.

Le problème, c’est qu’un tiers des prairies a disparu en 50 ans ?

André Pornon : "Oui il y en a de moins en moins. C’est bien là le problème. Même si on ne les connaît pas toutes. Il y en a très peu, en fait, Il n’y en a plus vraiment très peu. C’est l’urbanisation et surtout l’agriculture qui, à partir des années 50. En plus de ça, c’est prairies appartiennent souvent à des agriculteurs ou des propriétaires âgés qui gardent les prairies, un peu par tradition. Quand la transmission va se faire, ça va être autre chose. (...)