Une initiative israélienne de sauvetage d’animaux a suscité de vives critiques après avoir utilisé l’aéroport de Liège en Belgique comme plaque tournante pour transporter par avion des dizaines d’ânes de la bande de Gaza vers des refuges en France, alors que les civils palestiniens souffrent d’une famine massive et d’une catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver.
Cette opération, menée par l’ONG israélienne Starting Over Sanctuary, a provoqué l’indignation des militants pro-palestiniens, qui ont condamné le fait de donner la priorité à l’évacuation d’animaux plutôt qu’à l’aide humanitaire vitale pour la population civile assiégée de Gaza.
Les bénévoles de l’ONG ont présenté cette initiative comme humanitaire, mais ses détracteurs affirment qu’elle est motivée par des considérations politiques et moralement indéfendable, en particulier dans le contexte de la grave famine qui frappe Gaza cet été.
Les médias belges ont rendu compte de l’itinéraire de transit après que le groupe ait effectué son dixième vol fin juillet, transportant 50 ânes via Liège vers le sud de la France. Les photos et vidéos partagées par le groupe mettaient en évidence le logo de l’aéroport de Liège.
Christian Delcourt, porte-parole de l’aéroport, a confirmé ces vols, précisant que l’aéroport jouait un rôle passif et « fournissait simplement l’infrastructure ».
Il a ajouté que les ânes restaient moins de 24 heures et que la plupart arrivaient en mauvaise santé. Bien que l’aéroport soit une plaque tournante importante pour le transport d’animaux vivants, principalement des chevaux, les expéditions d’ânes sont rares.
L’activiste israélienne Sharon Cohen, qui dirige Starting Over Sanctuary, a affirmé que le travail du groupe était « politiquement neutre » et guidé par « la compassion et un profond respect pour la vie ».
L’ONG affirme avoir évacué environ 600 ânes depuis octobre 2023, principalement dans le cadre du projet Donkey Flying.
Cependant, la chaîne publique israélienne Kan a rapporté que l’armée israélienne aurait volé des centaines d’ânes à Gaza en coordination avec des organisations israéliennes et avec le soutien d’institutions belges et françaises.
Les animaux, dont dépendent de nombreux Palestiniens de Gaza pour se déplacer alors que les routes restent bloquées par les décombres des bâtiments détruits lors des bombardements israéliens, auraient été introduits clandestinement en Israël puis transportés par avion vers la France afin d’empêcher leur utilisation dans les efforts de reconstruction.
Kan a cité des soldats affirmant que les ânes avaient été pris dans des zones qu’ils avaient fouillées à Gaza, sous prétexte de « les sauver de la maladie et de la négligence ».
Beaucoup se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour condamner cette opération, accusant Israël de saboter la vie quotidienne à Gaza et de voler les animaux plutôt que de les sauver, d’autant plus que les ânes sont devenus un moyen de transport essentiel en raison de la pénurie de carburant.
« Israël a volé le DERNIER moyen de transport à Gaza : les ânes », a écrit le créateur de contenu Ryan Rozbiani sur X. « Les médias israéliens ont diffusé un reportage sur les ânes « sauvés » de Gaza sans mentionner les souffrances et la famine des Palestiniens. Pour eux, la vie des Palestiniens a moins d’importance que celle des animaux. »
L’écrivain et poète palestinien Mosab Abu Toha a ajouté : « Un reportage israélien a détaillé comment l’occupant a transféré des centaines d’ânes après les avoir volés à Gaza, pour les emmener en Israël et en Europe. Cela confirme qu’Israël prive systématiquement les Gazaouis de leurs derniers moyens de subsistance et qu’il feint de se soucier de la vie des ânes tout en tuant des dizaines de milliers de Palestiniens. »
Pendant ce temps, les agences humanitaires alertent sur la propagation rapide de la famine dans ce territoire densément peuplé. James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a déclaré que la famine et la déshydratation étaient désormais les « effets directs » du conflit, et non plus des effets secondaires.
L’UNICEF a également signalé que seulement 40 % des installations d’approvisionnement en eau potable de Gaza restaient opérationnelles. Les pénuries de carburant causées par le blocus israélien menacent de mettre fin à leur fonctionnement dans les semaines à venir.
Avec le carburant presque épuisé, les ânes sont devenus indispensables pour le transport à la place des camions, mais même eux sont désormais menacés de famine en raison du manque de nourriture.
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Amnesty International
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