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De la peinture rose versée par terre qualifiée de « dégradation en raison de la race ou de l’ethnie »
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza #repression
Article mis en ligne le 17 mars 2025
dernière modification le 14 mars 2025

C’est un événement moralement condamnable et juridiquement illégal qui a lieu dans les salons Hoche, un monument luxueux situé dans le très chic 8ème arrondissement de Paris et qui, selon son site internet, « organise depuis plus de 40 ans de prestigieuses réceptions privées et professionnelles ».

Le dimanche 9 mars, les Salons Hoche ont accueilli « le plus grand événement immobilier israélien en France », portant le nom de « salon Icube ». L’année dernière, lors de la précédente édition, le média Blast démontrait que Icube vendait des terres situées dans une colonie volée aux Palestiniens en Cisjordanie.

Chaque année, cet événement vise à promouvoir l’achat de biens immobiliers en Israël, y compris dans des territoires palestiniens occupés. Icube « bénéficie du parrainage de l’Agence Juive pour Israël, une organisation, très active dans la colonisation de la Cisjordanie » selon Camille Stineau, journaliste chez Blast. Cette agence dispose d’un « programme qui consiste à organiser des déménagements collectifs de citoyens français vers des colonies situées en territoire palestinien » sur des terres spoliées. C’est donc un rouage essentiel du nettoyage ethnique du peuple palestinien, en plein Paris.

Officiellement, la France prétend pourtant défendre le droit international, et publie régulièrement des communiqués pour dénoncer la colonisation en Cisjordanie, ainsi que les crimes commis par les colons contre les palestiniens. Mais ce ne sont que des mots, puisque sur son propre sol, la France autorise ce type d’événement commercial faisant l’apologie et soutenant financièrement des actes illégaux au regard du droit international. Si nos dirigeants n’étaient pas totalement alignés sur l’extrême droite israélienne, ce salon n’aurait pas lieu et ses organisateurs seraient poursuivis.

Mais c’est l’inverse qui se produit. Le 9 mars, 12 cars de police avaient été mobilisés pour protéger les Salons Hoche, explique l’organisation Europalestine. Pour autant, 5 militantes ne se sont pas démotivées et ont tenu à manifester de façon symbolique et pacifique leur désapprobation : elles ont déversé de la peinture rose sur le sol devant l’entrée des Salons Hoche.

La justice les poursuit sur la base d’accusations délirantes de dégradations « à raison de l’appartenance à une race ou une ethnie », comme s’il s’agissait d’un acte antisémite, et même de « violences psychologiques », car une militante sioniste a porté plainte pour un « choc émotionnel ». Traumatisée par de la peinture rose. En principe, une dégradation légère de ce type n’expose pas à une garde à vue et encore moins à une comparution immédiate : un simple passage au poste et une amende suffisent. Mais contre le mouvement anti-colonialiste, il faut frapper fort.

À l’audience, le procureur a demandé un contrôle judiciaire pour trois militantes qui avaient accepté de donner leurs empreintes et de la prison en attendant leur procès pour les deux autres. Une réquisition extrêmement sévère. (...)

elles sont toutes sorties libres, et seront jugées ultérieurement, le 20 mai prochain. Il faudra suivre ce procès de près. (...)