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Cyberaction : Sureté nucléaire sur fond de conflits d’intérets
#nucleaire #Macron
Article mis en ligne le 2 juin 2024
dernière modification le 31 mai 2024

Selon un récent communiqué, Pierre-Marie Abadie, directeur général de l’ANDRA, pourrait prendre (d’abord) la tête de l’actuelle Autorité de sûreté nucléaire (ASN)(1-2), finaliser la désastreuse fusion ASN/IRSN, puis en prendre la direction.

Un mauvais jeu de chaises musicales

Macron, à la tête de l’Etat claironne le renouvellement plein pot du parc électro-nucléaire (3) ? Il n’y a plus qu’à faire, sans débat sociétal de fond, sans projection sur un avenir énergétique différent, sans écouter aucune mise en garde sur les difficultés techniques et financières.

Macron impose la fusion des deux entités chargées d’assurer la surveillance et la sûreté des activités nucléaires ?

L’éxécutif dispose, alors que ce projet a soulevé de multiples oppositions tant citoyennes que parlementaires et bien au-delà des clivages politiques habituels : pour rappel, il n’est passé à l’Assemblée qu’à une voix près (260 contre 259).

Macron propose de mettre à la tête de cette nouvelle entité le patron de l’Andra, lequel porte sans faillir et malgré nombre d’inconnues majeures le projet Cigéo à Bure ? Malgré le tollé que la manoeuvre pourrait bien soulever, cela passera-t-il comme une lettre à la poste ?

Ce "petit arrangement entre amis" n’est pas sans rappeler des copinages bien arrangeants : le précédent directeur de l’Andra en Meuse n’est-il pas devenu directeur régional adjoint de l’environnement, de l’aménagement et du logement de la DREAL Grand-Est ?

Le gouvernement s’obstine, aveugle à l’impasse industrielle et financière de la relance du nucléaire, qu’il impose de manière autoritaire, voire "totalitaire", alors que nombre de pays ont pris le virage des énergies renouvelables, de la sobriété, nécessaires à la sortie d’un capitalisme mortifère !

Et comme un parfum de conflit d’intérêt ?

Où est la neutralité attendue dans ce type de nomination et dans un contexte aussi explosif ? La tactique est grossière. Le projet Cigéo, dont la demande de création a été déposée par l’Andra début 2023, pourrait bien se voir avantagé. En effet, sans poubelle atomique souterraine pour 99,6% de la radioactivité produite, impossible de poursuivre sur la route de l’atome, et ce de l’aveu même de Bernard Doroszczuk, l’actuel président de l’ASN auditionné devant l’OPECST il y a dix jours (4).
Le mot "évacuation" géologique n’a jamais été aussi juste : cachez bien profond ces déchets qui fragilisent tout l’édifice, et au plus vite, au nom d’intérêts économiques immédiats. Les tares technologiques du projet pourraient bien être elles aussi expédiées aux oubliettes ? (...)