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France24/AFP
Crimes contre l’humanité en RD Congo : l’ex-chef rebelle Roger Lumbala condamné à Paris
#Congo #crimescontrelHumanite #RogerLumbala
Article mis en ligne le 16 décembre 2025

Roger Lumbala, ancien chef rebelle congolais, a été condamné, lundi, par la cour d’assises de Paris à 30 ans de réclusion criminelle pour complicité des crimes contre l’humanité commis par ses soldats en 2002-2003 en RD Congo. L’accusé, qui a dix jours pour faire appel, a refusé d’assister à son procès.

Trois chefs de guerre ont déjà été condamnés par la Cour pénale internationale pour des crimes commis lors des conflits qui ravagent l’est de la RD Congo depuis trois décennies. Mais aucune cour nationale d’un pays s’octroyant la compétence universelle n’a jusqu’à présent condamné quiconque pour ces atrocités, relèvent les ONG.

Des millions de morts et de déplacés

Viols utilisés comme armes de guerre, esclavage sexuel, travail forcé, tortures, mutilations, exécutions sommaires, pillage systématique, racket, captation des ressources (diamants, coltan...) : durant un mois, la cour a écouté le récit d’exactions commises lors de l’offensive "Effacer le tableau", menée contre une faction rivale dans le nord-est du pays par le RCD-N, le groupe rebelle de Lumbala. Soutenu par l’Ouganda voisin, celui-ci était allié au MLC de l’actuel ministre congolais des Transports, Jean-Pierre Bemba.

À l’instar de procès passés sur le génocide des Tutsi au Rwanda, la première guerre civile au Liberia ou les exactions du régime syrien de Bachar al-Assad, Roger Lumbala a été jugé au titre de la compétence universelle que s’octroie sous certaines conditions la France pour les crimes contre l’humanité.

Les organisations de défense des droits humains espèrent que ce verdict mettra à mal le sentiment d’impunité de belligérants qui, depuis 30 ans, guerroient dans l’est de la RD Congo, avec l’implication de pays voisins comme le Rwanda ou l’Ouganda, et avec comme objectif principal le contrôle des ressources minières et naturelles. (...)

L’opération "Effacer le tableau" s’inscrit dans cette longue succession de combats entre multiples factions. Selon Hervé Cheuzeville, un travailleur humanitaire venu témoigner, elle fut "un paroxysme d’horreur", "une orgie sans précédent de violences et de pillages".

Les faits examinés par la cour depuis le 12 novembre ne sont que "la partie émergée de l’iceberg" des atrocités même si elles en sont "un échantillon représentatif", selon un avocat des parties civiles, Henri Thulliez.

Durant le procès, un homme a ainsi expliqué comment son frère avait été amputé de l’avant-bras puis exécuté après avoir été incapable de manger son oreille sectionnée ; des femmes ont livré le récit de viols par des soldats, souvent collectifs et sous les yeux de parents, d’époux, d’enfants.

Les victimes étaient majoritairement nande ou pygmées bambuti, groupes ethniques accusés par les assaillants de pencher du côté d’une faction rivale.

Et Roger Lumbala avait "une position d’autorité" sur ses troupes, selon le parquet qui a balayé l’autoportrait d’un simple politique sans prise sur les combattants, brossé par l’accusé pendant l’enquête. (...)

Trois chefs de guerre ont déjà été condamnés par la Cour pénale internationale pour des crimes commis lors des conflits qui ravagent l’est de la RD Congo depuis trois décennies. Mais aucune cour nationale d’un pays s’octroyant la compétence universelle n’a jusqu’à présent condamné quiconque pour ces atrocités, relèvent les ONG.
Des millions de morts et de déplacés

Viols utilisés comme armes de guerre, esclavage sexuel, travail forcé, tortures, mutilations, exécutions sommaires, pillage systématique, racket, captation des ressources (diamants, coltan...) : durant un mois, la cour a écouté le récit d’exactions commises lors de l’offensive "Effacer le tableau", menée contre une faction rivale dans le nord-est du pays par le RCD-N, le groupe rebelle de Lumbala. Soutenu par l’Ouganda voisin (...)