
Mesdames, Messieurs,
Les populations guadeloupéenne et martiniquaise ont décidé d’une manifestation le samedi 1er juin 2013 à partir de 9h contre les nouvelles dérogations à l’interdiction des épandages aériens de pesticides (mélanges d’hydrocarbures polyaromatiques, de dérivés benzéniques et de triazolés) sur les bananeraies des Antilles.
Ces dérogations à l’interdiction ont été signées par les préfets de Martinique puis de Guadeloupe.
Le tribunal administratif de Basse Terre les avait pourtant interdites en décembre 2012 lors de la précédente dérogation. L’Etat a d’ailleurs fait appel de cette décision et le jugement se fera prochainement à la cour d’appel de Bordeaux.
Les hommes, les enfants, les cordons ombilicaux, les animaux, l’eau (les ressources naturelles) et les poissons sont déjà tous chlordéconés par ce fameux pesticide antillais présent dans l’eau et dans nos sols pour environ encore 700 ans minimum.
Malgré ce fait, les Antilles consomment encore 3 fois plus de pesticides par unité de surface qu’en Métropole (
DEAL Guadeloupe ch. 4 la qualité des milieux profil environnemental régional de la Guadeloupe 2011 p14/32 Source : http://www.guadeloupe.developpement-durable.gouv.fr/etat-de-l-environnement-2011-a17.html ).
La préfete va renouveler prochainement une interdiction de pêche de poissons et crustacés (langoustes) jusqu’à 1000 m des cotes car ceux ci sont déjà tous chlordéconés. On retrouve même des hydrocarbures polyaromatiques (contenus dans l’huile de banole entre autres) dans les huitres et les sédiments du grand cul de sac marin pourtant classé réserve naturelle.(Ramdine, Gaëlle, Denis Fichet, Max Louis, et Soazig Lemoine. « Polycyclic Aromatic Hydrocarbons (PAHs) in Surface Sediment and Oysters (Crassostrea Rhizophorae) from Mangrove of Guadeloupe : Levels, Bioavailability, and Effects ». Ecotoxicology and Environmental Safety 79 (mai 2012) : 80‑89. doi:10.1016/j.ecoenv.2011.12.005).
Les produits sont épandus n’importe comment, tout cela grâce aux aides européennes déversées sur les bananeraies, herbacées sensibles aux champignons et aux cyclones. Pourquoi ne pas se spécialiser dans l’avocatier qui ne nécessite aucun pesticide et résiste aux cyclones ? ou vendre les bananes dans les caraibes ce qui réduirait le temps de transport et ne nécessiterait pas de traitement contre les moisissures ? Il y a moyen de faire autrement et je joins à ce mail une déclaration de l’union des producteurs de Guadeloupe, paysans indépendants, qui sont également contre les épandages aériens mais non écoutés.
Le 13/12/2011, à l’initiative de la DAAF de Guadeloupe, le préfet a même renommé la définition des cours d’eau intermittent supprimant une bonne partie des cours d’eau intermittents de la carte IGN, trop ancienne à son goût (cf doc joint). La suppression de ces cours d’eau a ainsi permis un élargissement des zones d’épandages aériens de pesticides notamment sur les zones de trois rivières, capesterre et gourbeyre, riches en source d’eau.
Ce scandale d’utilisation massive et inappropriée de pesticides ne peut plus durer et nous avons besoin de soutien médiatique et d’aide politique.
Les DAAF et DEAL ne font pas le travail de surveillance locale qui leur incombe (surveillance des pratiques agricoles, des plantations de bandes boisées liées aux MAE (subventions pour mesures agro-environnementales), surveillance des produits épandus dans l’eau, les sédiments, sur la faune et la flore). La DEAL n’a émis aucun avis négatif sur cette dérogation à l’interdiction alors que les ressources naturelles sont déjà polluées pour 7 siècles..
Sur le plan médical, l n’y a toujours aucune étude lancée sur les anciens travailleurs de la banane ni les populations jouxtant les bananeraies ni les populations polluées entre 1985 et 2000 sur les communes de gourbeyre et trois rivières (dont les eaux étaient fortement polluées en chlordécone et dont les captages ont été fermés). Ces populations continuent à respirer un air pollué par les épandages aériens de pesticides. Notre eau et aliments sont encore pollués malgré les charbons actifs et les dépassements des valeurs sanitaires ne sont pas rares. La “leçon” du chlordécone ne semble pas avoir atteint les cerveaux des gouvernements actuels.
L’Etat décide de prolonger les dérogations à l’interdiction de l’épandage ce qui aggrave la pollution de l’air déjà chargé par les microparticules des brumes de sable du Sahara.
Le principe de précaution voudrait qu’il n’y ait pas de prise de risque donc pas de dérogation à l’INTERDICTION de l’épandage aérien de pesticides. Le taux d’asthme chez l’enfant est majeur alors qu’une étude pollinique faite en Martinique montre une faible concentration de pollens (cf doc joint). Qui favorise donc l’asthme des enfants ? On sait pourtant combien ces molécules sont allergisantes chez l’agriculteur (cf doc joint).
Les médias sont détenus ici par les mêmes qui déversent les produits et ce lobby (200 producteurs en guadeloupe, 600 en martinique et 1500 employés en guadeloupe) est très dur à contrer.
TOTAL qui détient l’huile de banole a beaucoup à perdre dans la bataille d’autant que son huile d’hydrocarbure, pas aussi pure que voulue, sera pt-être bientôt interdite.
Les portes des médias ne nous sont pas ouvertes, loin de là.
Si vous pouvez faire connaitre notre cause ou organiser des manifestations ce même 1er juin, faites le nous savoir.
Voici la pétition mise en ligne en Guadeloupe : http://www.medialternative.fr/campagne/8-2/
et celle mise en ligne en Martinique : http://www.avaaz.org/fr/petition/NON_A_LEPANDAGE_DE_PESTICIDES_OUI_A_LA_VIE/?cqTSqeb
La précédente pétition faite par basse terre environnement en Guadeloupe avait recueilli 10 000 signatures qui n’ont pas du tout influencé la position de l’Etat...Le périmètre de sécurité est toujours de 50m par rapport aux habitations et ecoles.
Nous vous remercions de votre écoute,
Cordialement,
Dr F.SARAZIN
- ex-Chef de Clinique Assistant en Dermatologie-Infectiologie du CH de Cayenne
- Collectif de Vigilance Citoyenne de Guadeloupe
- Association EnVie-Santé
Pr J.M ABILLON
- Professeur Universitaire de Physique à la retraite
- Vice-Doyen de l’Université Antilles-Guyane
- Collectif de Vigilance Citoyenne de Guadeloupe
Dr B.IBENE
- Vétérinaire à Ste Anne
- Association ASFA