
Dans les camps de Rafah, les récentes intempéries sont une épreuve de plus pour les Palestiniens qui ont fui les combats, et qui vivent désormais dans des « conditions catastrophiques ».
Des tentes emportées par les eaux, des inondations et manque de couvertures. Dans un camp de fortune à Rafah, les conditions des déplacés palestiniens ayant fui les bombes israéliennes sont aggravées par le froid et les pluies diluviennes. (...)
La pluie n’a pas cessé depuis mardi, emportant des dizaines d’abris de fortune construits à la hâte avec ce que ces Palestiniens ont pu trouver ou emporter dans cette ville du sud de la bande de Gaza. L’eau déborde des rigoles en contrebas de trottoirs ponctués de monticules d’ordures détrempées. Ces fortes pluies, provoquant des inondations, font craindre les épidémies. En l’absence de latrines, des maladies pourraient se propager plus rapidement.
« Ma fille est pieds nus (...) c’est comme si nous étions des mendiants », s’écrie Aziza al-Shabrawi, qui tente de vider l’eau de sa tente en tissus couverte de nylon. Comme elle, environ 85% des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza ont quitté leur logement pour fuir les bombardements israéliens menés depuis le 7 octobre et les combats entre soldats israéliens et combattants palestiniens. (...)
« Faim, soif, froid »
« Personne ne se soucie de nous, personne ne nous aide », affirme Aziza al-Shabrawi, 38 ans, qui a déjà déménagé trois fois depuis le début de la guerre. « Mon fils est malade à cause du froid. Nous avons demandé des couvertures et des tentes », en vain, dit-elle.
Les déplacés « sont confrontés à des conditions catastrophiques dans des endroits densément peuplés, à l’intérieur et à l’extérieur des abris », indique le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha). « Les foules attendent des heures autour des centres de distribution d’aide, les gens ont faim, soif, ils ont besoin de soin et de protection », liste l’Ocha. Avec les intempéries, une myriade d’autres problèmes se présentent (...)
« Nous souhaitons mourir »
« Où devons-nous aller ? », demande Bilal al-Qassas, 41 ans, originaire de Khan Younès, la grande ville du sud en proie à de violents combats au sol qu’il a fuie vers la région voisine de Rafah. Cela fait cinq jours qu’il dort à découvert et sa tente est inondée. Désorienté, il explique que sans internet, il ne peut plus consulter la météo sur son téléphone. « Nous nous sommes retrouvés trempés en un instant. » « Maintenant, nous souhaitons tout simplement mourir. Nous ne voulons ni de la nourriture ni de l’eau », affirme Bilal al-Qassas, très marqué. (...)