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Greenpeace
Comment Greenpeace fait (aussi) campagne en Chine
#greenpeace #Chine #urgenceclimatique
Article mis en ligne le 16 janvier 2024
dernière modification le 14 janvier 2024

La question revient régulièrement : « c’est facile de faire campagne ici, mais on ne vous voit pas en Chine alors que c’est l’un des pays les plus pollueurs ! », ou encore « arrêtez de vous en prendre à la France, la pollution, elle est ailleurs, notamment en Chine ! ». Depuis 20 ans, Greenpeace fait campagne pour protéger l’environnement en Chine… Un immense défi, mais elle obtient des résultats. Dans cet article, nous vous présentons un tour d’horizon des actions menées dans ce pays, malheureusement trop méconnues vu de France. Nous vous expliquons aussi pourquoi nos actions en Chine ne doivent en aucun cas nous exonérer, loin de là, de notre responsabilité d’agir aussi en France.

Une action décisive pour la révolution énergétique

Avec 20 ans de présence dans ce pays, passant de deux salarié·es en 2002 à plus de 80 aujourd’hui, le bureau de Greenpeace à Pékin a parcouru un long chemin, avec le souci de placer l’humain au centre de ses campagnes, tout en garantissant en permanence l’indépendance de ses expertises scientifiques.

Greenpeace promeut des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables en Chine.

Et avec succès. D’après le dernier rapport de Carbon Brief, la Chine, responsable à elle seule du tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, pourrait voir son bilan carbone baisser dès 2024. Pour la première fois, la production d’électricité d’origine renouvelable devrait croître plus vite que la demande en énergie, de sorte que le pays peut envisager de réduire sa production d’électricité à partir du charbon.

Greenpeace a été précurseur en prédisant que l’énergie solaire et l’énergie éolienne deviendraient des sources d’énergie courantes, et a été moteur dans l’installation de panneaux solaires sur les toits. Elle a fait directement pression sur les gouvernements des différentes provinces pour qu’ils adoptent des objectifs deux fois plus ambitieux et a fait campagne sur les courtiers en énergie qui avaient favorisé l’expansion du charbon au détriment des énergies renouvelables.

Depuis 2017, le bureau de Greenpeace en Chine met les entreprises face à leurs responsabilités concernant leurs objectifs de transition énergétique, y compris les géants chinois tels qu’Alibaba et Tencent. (...)

Greenpeace s’est également lancée dans une étude publique ciblant particulièrement l’industrie technologique. Des acteurs de premier plan d’autres secteurs nous emboîtent maintenant le pas en élaborant leurs propres politiques respectueuses de l’environnement.

Depuis 2017, l’organisation cible directement les entreprises technologiques dont les centres de données ont une forte empreinte en termes d’émissions et, depuis 2020, nous publions un classement annuel.

Plus récemment, ByteDance, propriétaire de TikTok, s’est engagée à utiliser 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030. C’est la dernière grande entreprise technologique à s’engager publiquement en faveur du climat. Nous étions en campagne contre elle depuis des années. (...)

Une campagne historique contre le charbon (...)

Ces dernières années, le président chinois Xi Jinping s’est engagé à limiter l’expansion des centrales au charbon et à ne plus en construire de nouvelles à l’étranger.

Greenpeace Chine a largement contribué à ce changement positif, en créant notamment un registre public pour documenter l’expansion de l’industrie du charbon. Cette analyse de données nous a permis de proposer des solutions scientifiques aux responsables politiques.

Cette campagne sur le charbon a débuté en 2008 (...)

À la suite des engagements pris par le gouvernement en matière de neutralité carbone pour 2021, le bureau de Greenpeace en Chine cible à présent les géants chinois de la technologie et les constructeurs automobiles en leur demandant de réduire leurs émissions de carbone et de s’engager à utiliser 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030.

Des investigations pour documenter la déforestation (...)

Le recueil de preuves pour la campagne mondiale contre la mode toxique (...)

Témoigner lors des catastrophes climatiques (...)

Greenpeace est la voix la plus influente et la plus active sur le climat en Chine. Nous faisons pression sur le gouvernement et les entreprises pour leur faire prendre des mesures en faveur du climat, nous dénonçons le greenwashing et les fausses solutions, notamment lors d’événements tels que les Jeux olympiques d’hiver et les COP sur le climat et la biodiversité.

Quelle est la prochaine étape pour Greenpeace Chine ? (...)

Il est aussi indispensable d’agir en France !

Si la France ne représente que 1 % des émissions de CO2 dans le monde, cette donnée n’intègre pas les gaz à effet de serre liés aux importations. Or, il n’est un secret pour personne qu’une immense partie des biens que nous achetons viennent… de Chine.

Nous « exportons » ainsi une partie de notre pollution en faisant fabriquer à l’étranger des biens que nous importons. Il est donc facile de se contenter d’une loupe nationale pour éviter de voir qu’on pollue ailleurs, par nos modes de production et de consommation.

Sans compter que la France a une responsabilité historique et se place à la 8e place des pays les plus pollueurs au monde si on considère le cumul des émissions de gaz à effet de serre, notre pays s’étant développé en investissant très tôt dans les énergies fossiles comme le charbon, le pétrole, le gaz. Nous avons donc en quelque sorte une « dette climatique » envers la planète en général et les pays en développement en particulier.

Donc oui, la Chine a un rôle important dans la transition écologique, d’où l’importance de notre travail en Chine… mais cela ne nous dédouane pas d’agir ici, loin de là !