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Mediapart
Climatoscepticisme : le porte-parole d’Action écologie perd son poste à l’université Gustave-Eiffel
#climatoscepticisme #universite
Article mis en ligne le 16 février 2025
dernière modification le 13 février 2025

L’organisateur du colloque climatosceptique à l’Institut de France, dont nous révélions les liens avec l’extrême droite, a été démis de ses fonctions mardi 11 février.

Sa situation devenait de plus en plus intenable. Trois semaines après nos révélations sur l’association Action écologie, organisatrice d’un colloque climatosceptique à l’Institut de France mi-novembre, la direction de l’université Gustave-Eiffel (Seine-et-Marne) a décidé de mettre fin aux fonctions qu’occupait son porte-parole Bertrand Alliot. Dans un communiqué adressé au personnel envoyé le 11 février, le président de l’établissement, Gilles Roussel, a motivé sa décision par les « réactions vives » suscitées par « la parution récente d’un article dans la presse nationale mettant en lumière ses activités militantes extra-professionnelles ».

« Bien que les activités de la direction générale déléguée à la recherche […] se limitent à une gestion purement administrative, sans rôle scientifique ou de représentation externe, j’ai informé Bertrand Alliot que les conditions actuelles ne lui permettaient plus d’accomplir sereinement et efficacement sa mission de préfiguration, la confiance avec les acteurs de l’établissement étant désormais rompue », indique le communiqué du président. (...)

Dans notre enquête du 19 janvier, nous révélions que l’association dont Bertrand Alliot est porte-parole avait été créée par Benoît Perrin, directeur de l’Institut de formation politique (IFP), souvent présenté comme l’école de formation des cadres du Rassemblement national (RN) et de Reconquête… Un établissement qui a formé toute une génération qui diffuse les discours de l’extrême droite : Marion Maréchal, la journaliste Charlotte d’Ornellas, le zemmourien Stanislas Rigault ou encore Alice Cordier, du collectif Némésis.

Une école en lien étroit, depuis sa création, avec les libertariens du réseau Atlas qui financent quantité de structures : associations, écoles, think tanks pour mener la bataille culturelle contre les politiques environnementales.

Les syndicats et les chercheurs sont montés au créneau

Par ailleurs, Bertrand Alliot participe à la revue Transitions & Énergies, fondée par Gérald Penciolelli, un ancien du groupuscule néofasciste Ordre nouveau, longtemps à la tête du journal Minute.

Cette revue, très critique vis-à-vis de l’écologie, est également financée par Charles Gave, un financier spécialiste de la gestion d’actifs à Hong Kong et mécène historique de l’extrême droite (RN comme Reconquête).

Depuis la publication de l’article, les syndicats étaient montés au créneau pour dénoncer la promotion de Bertrand Alliot, appelé à prendre la tête de la direction générale déléguée à la recherche de l’université, dans la continuité de son poste précédent mais dans une fusion de services. (...)

Sur son blog, Bertrand Alliot a quant à lui publié un long texte intitulé « droit de réponse » à Mediapart. Sans démentir aucun des éléments de l’enquête, il y indique notamment que nous n’aurions pas été présents au colloque de l’Institut de France, ce que nous démentons fermement.

Fonctionnaire, Bertrand Alliot ne perd néanmoins pas son emploi à l’université, où une affectation moins exposée devrait lui être proposée.