
Les mauvaises nouvelles s’accumulent en Arctique. De plus en plus humide, la région a connu son été le plus pluvieux jamais enregistré, selon l’Agence d’observation atmosphérique et océanique américaine. Une tendance qui accélère l’érosion côtière et menace les communautés autochtones. La chaleur estivale contribue à perturber les caribous de la toundra, dont le nombre a dégringolé de 65% environ, au cours des trois décennies. Selon cette étude de référence, la toundra du cercle polaire nord émet désormais plus de CO2 qu’elle n’en absorbe.
(...) selon un rapport américain de référence publié le 10 décembre.
« La toundra arctique, qui connaît un réchauffement et une augmentation des feux de forêt, émet désormais plus de carbone qu’elle n’en stocke », explique Rick Spinrad, le chef de l’Agence d’observation atmosphérique et océanique américaine (NOAA), qui publie ce rapport. Cela « aggravera les effets du changement climatique », prévient-il, ajoutant qu’il s’agit d’ « un signe de plus, prédit par les scientifiques, des conséquences d’une réduction inadéquate de la pollution par les combustibles fossiles ». (...)
« Ce qu’il se passe dans l’Arctique ne se cantonne pas à l’Arctique », abonde Anna Virkkala, chercheuse du Woodwell Climate Research Center et co-autrice du rapport. Cette région qui englobe le pôle Nord « joue un rôle important dans le système climatique mondial en raison des énormes réservoirs de carbone » présents dans ses sols, selon elle. (...)
Le dégel du pergélisol relâche des gaz à effet de serre
L’Arctique, ce n’est pas que la banquise, loin de là. Dans une grande partie de cette zone autour du pôle nord, il y a de la toundra. Cette toundra est composée d’une végétation spécifique, adaptée aux régions très froides, où l’on trouve du pergélisol, c’est-à-dire un sol gelé. Un sol qui contient beaucoup de carbone, explique Pauline Gleize, du service environnement de RFI. (...)
Deux des principaux gaz à effet de serre sont relâchés dans l’atmosphère à cette occasion. (...)
Ces dernières décennies, les incendies de toundra n’ont cessé d’augmenter. L’année 2023 a même battu des records en raison des incendies au Canada. Et 2024 arrive sur la deuxième marche du podium des émissions liées à des feux de forêts au nord du cercle polaire arctique. Au-delà des émissions liées à la combustion des végétaux, les incendies altèrent les couches isolantes du sol, ce qui, à long terme, accélère le dégel du pergélisol. Et ces émissions aggraveront encore le réchauffement climatique.