
Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi dans la bande de Gaza, précipitant des dizaines de milliers de déplacés sur le chemin du retour à travers le territoire palestinien dévasté par deux ans de guerre.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit espérer que son pays pourrait célébrer "un jour de joie nationale" dès lundi soir avec "le retour de tous les otages" retenus à Gaza.
Le président américain Donald Trump s’est lui dit confiant que le cessez-le-feu annoncé par l’armée israélienne et entré en vigueur vendredi à 09H00 GMT dans la bande de Gaza "tiendra".
"Ils en ont tous marre de se battre", a-t-il lancé vendredi à des journalistes dans le Bureau ovale.
Donald Trump doit se rendre ce week-end au Moyen-Orient, d’abord en Israël, où il doit s’adresser à la Knesset, puis en Egypte où il prévoit de rencontrer lundi "de nombreux dirigeants" pour discuter de l’avenir de la bande de Gaza.
Après l’annonce du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, des milliers de déplacés ont pris la route vers le nord de la bande de Gaza alors que d’autres sont retournés dans les ruines de leurs maisons à Khan Younès, dans le sud, selon des images de l’AFP.
"Cela fait deux ans que nous sommes déplacés, vivant sur les trottoirs, sans abri, ni endroit où loger (...) Je veux juste rentrer chez moi. Si Dieu le veut, les choses s’amélioreront et la trêve durera", a déclaré à l’AFP Areej Abou Saadaeh, une Gazaouie de 53 ans, à Khan Younès (sud).
"Cela fait deux ans que nous sommes déplacés, vivant sur les trottoirs, sans abri, ni endroit où loger (...) Je veux juste rentrer chez moi. Si Dieu le veut, les choses s’amélioreront et la trêve durera", a déclaré à l’AFP Areej Abou Saadaeh, une Gazaouie de 53 ans, à Khan Younès (sud).
"Nous rentrons chez nous malgré les destructions, le siège et la douleur. Nous sommes heureux même si nous retournons dans des ruines", a dit Amir Abou Iyadeh, 32 ans, aussi rencontré dans le sud du territoire avant sa remontée de l’enclave.
Selon la Défense civile de Gaza, "approximativement 200.000 personnes" sont retournées chez elles, dans le nord" de la bande de Gaza vendredi.
L’armée israélienne a annoncé un repositionnement de ses troupes dans des secteurs de la bande de Gaza ravagée par la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël. Mais elle a averti que plusieurs zones restaient "extrêmement dangereuses" pour la population civile. (...)
Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’Association de la presse étrangère (FPA) à Jérusalem, qui regroupe les reporters des grands médias internationaux, a demandé l’accès immédiat et indépendant à Gaza. Depuis deux ans, Israël restreint l’accès à ce territoire aux correspondants étrangers. (...)
Au cours de cette première étape du retrait, l’armée continuera de contrôler environ 53% de la bande de Gaza, selon le gouvernement israélien.
L’armée américaine "a confirmé que les forces israéliennes avaient achevé leur retrait sur la +ligne jaune+" prévue par le plan Trump et "la période de 72 heures pour la libération des otages a commencé", selon l’émissaire américain Steve Witkoff. (...)
En échange des otages, Israël doit libérer 250 détenus pour raisons de sécurité, dont de nombreux condamnés, ainsi que 1.700 Palestiniens de Gaza arrêtés depuis octobre 2023.
Vendredi, il a publié la liste des 250 prisonniers en question, qui ne comprend aucun des principaux détenus dont le Hamas réclamait la libération, comme Marwan Barghouthi. (...)
La deuxième phase du plan Trump, au coeur de divergences entre Israël et le Hamas, concerne un désarmement du mouvement islamiste et l’exil de ses combattants, la poursuite du retrait par étapes d’Israël de Gaza.
Le Hamas n’a pas réagi à l’appel à son désarmement et réclame le retrait total israélien de Gaza. De son côté, Israël exige le désarmement du mouvement islamiste et a affirmé vouloir maintenir l’armée dans la majorité du territoire palestinien. (...)