
La majorité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé jeudi leur frustration et leur colère après un nouveau rejet américain d’une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire à la bande de Gaza.
Les États-Unis ont une nouvelle fois bloqué jeudi 18 septembre l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’un texte réclamant un cessez-le-feu et l’accès humanitaire à Gaza, provoquant la colère d’États membres qui ne veulent pas renoncer à peser sur ce dossier malgré les vétos américains répétés.
C’est un "moment sombre" pour ce Conseil, a déploré l’ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad. "Le monde regarde. Les pleurs des enfants devraient nous percer le cœur, l’angoisse des mères devrait secouer notre conscience", a-t-il ajouté, promettant de "continuer à agir, à parler".
"Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants", a lancé de son côté l’ambassadeur algérien Amar Bendjama à destination de la population de Gaza. "Pardonnez-nous parce que le monde parle des droits mais nie les vôtres, à vous Palestiniens". (...)
Le projet bloqué jeudi (14 voix pour, une contre) réclamait bien la fin des restrictions à l’aide humanitaire, mais exigeait aussi "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza", ainsi que la libération immédiate et inconditionnelle des otages. Un message que les États-Unis ont déjà rejeté à plusieurs reprises, la dernière fois en juin lorsqu’ils avaient une nouvelle fois utilisé leur véto pour protéger leur allié israélien. (...)
"Cette résolution échoue à reconnaître la réalité sur le terrain, le fait qu’il y a eu une augmentation importante du flot d’aide humanitaire", a justifié la diplomate américaine Morgan Ortagus. Le projet de texte ne "présentait pas de condamnation du Hamas", a dénoncé de son côté l’ambassadeur israélien Danny Danon. "Ce n’est pas de la diplomatie, c’est une capitulation", a-t-il ajouté.
Envoyer un message
Pourquoi le reste du Conseil s’est-il lancé dans cette nouvelle tentative vouée au même résultat ? Pour envoyer "le message que le Conseil de sécurité ne tourne pas le dos à des civils qui meurent de faim, aux otages et à l’exigence d’un cessez-le-feu", a expliqué l’ambassadrice danoise Christina Markus Lassen avant le vote. "Une génération risque d’être perdue, pas seulement à cause de la guerre mais aussi de la faim et du désespoir (...) C’est cette situation humanitaire catastrophique, cet échec humanitaire et humain qui nous a forcés à agir aujourd’hui", a-t-elle ajouté. (...)