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“Ce plan est-il légal ?" : la Belgique bloque l’aide européenne à l’Ukraine financée par les avoirs russes gelés
#guerreenUkraine #UE #Belgique
Article mis en ligne le 27 octobre 2025

La Belgique a refusé, jeudi 23 octobre, de valider la proposition européenne visant à accorder un prêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine à partir des actifs russes gelés. Une position qui a empêché l’adoption d’un accord de principe pourtant attendu, alors que Kiev fait face à un amenuisement de l’aide américaine.

Selon le schéma imaginé par la Commission européenne, les liquidités générées par les avoirs russes, majoritairement bloqués chez Euroclear à Bruxelles, seraient transférées à la Commission, qui les prêterait ensuite à l’Ukraine. Kiev ne devrait rembourser le prêt que si Moscou accepte de compenser les dommages causés.

C’est pour cela que le nom "prêt pour réparations" a été donné. C’est ensuite la Commission qui rembourserait Euroclear, qui à son tour rembourserait la Russie.
Un mécanisme financier risqué pour Bruxelles

La Belgique est le pays de l’UE le plus exposé aux risques générés par un tel mécanisme, parce qu’elle héberge - chez Euroclear - 170 à 180 milliards d’euros d’actifs de la banque centrale de Russie.

“Ce plan est-il légal ? C’est une excellente question… Il n’y a pas de réponses claires”, a déclaré le Premier ministre belge Bart De Wever après le sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne à Bruxelles, qualifiant la proposition de “territoire inexploré”.

Bruxelles redoute d’assumer seule les conséquences en cas de représailles Le dirigeant belge a exigé des garanties concrètes et une mutualisation totale des risques entre les États membres. “Qui va donner ces garanties ? Les États membres ? Car la Commission européenne ne peut pas obliger les États membres à signer une garantie”, a-t-il souligné à l’issue du sommet (...)

Il a également averti : “Si vous prenez l’argent de mon pays, si cela tourne mal, je ne suis pas disposé à payer 140 milliards d’euros en une semaine”.

Les craintes belges de représailles russes

Bart De Wever a mis en garde contre de potentielles mesures de rétorsion de Moscou, estimant que la Russie pourrait attaquer en justice la Belgique. “Les entreprises d’origine européenne seront saisies en Russie. L’argent occidental gelé qui s’y trouve également sera saisi”, a-t-il déclaré. Selon lui, “ce serait une folie totale”, que la Belgique soit tenue de rembourser seule l’ensemble des avoirs gelés et d’éventuels dommages (180 milliards d’euro), alors que son PIB s’élève à un peu plus de 600 milliards d’euros. (...)

Pour Bruxelles, il est également impératif que d’autres États européens ayant immobilisé des actifs souverains russes participent au dispositif, ainsi que les alliés du G7. “Il serait bon de ne pas agir seul”, a insisté Bart De Wever.
Un sommet sans percée

Faute d’accord, les conclusions du sommet sont restées vagues. Les dirigeants ne sont pas parvenus à un accord sur la manière de gérer les avoirs gelés. La question sera de nouveau examinée lors du prochain sommet de l’UE, en décembre. (...)

En visite à Bruxelles, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a plaidé pour que le prêt soit approuvé cette année. "L’argent, nous en avons besoin en 2026 et il vaut mieux l’avoir au tout début de l’année", a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que “tout ne dépend pas de nous”.