Un lobby du nucléaire, en France ?
Non, assène l’auteure, bien pire : l’Etat est vérolé par le nucléaire, celui-ci étant présent à tous les niveaux, dans tous les rouages
Une auteure qui connaît son sujet : avocate spécialisée dans le contentieux environnemental, ancienne ministre et ancienne députée européenne. Elle a précédemment publié : La vérité sur le nucléaire (2011) et On ne peut rien faire Madame le ministre (1998)
Dans les 240 pages de « L’Etat nucléaire » :
– le nucléaire est né et tient d’un mythe : la sécurité absolue
– la sûreté des centrales et sur quoi elle est évaluée
– la « fabrique du mensonge » : les normes concernant les rejets, les dites ‘faibles doses’, les effets sur la santé… et ceux qui manipulent
– ce qu’est réellement l’ASN, l’autoproclamée « gendarme du nucléaire », et l’IRSN
– le cas Fessenheim, dont l’invraisemblable conclusion de la procédure juridique, ou comment s’explique l’inexplicable
– le mythe du nucléaire pas cher : EPR, Superphénix, Atméa, investissements de EDF à l’étranger (ou la dilapidation de la rente nucléaire)
– les énergies renouvelables : enterrées, par les nucléocrates, avec de multiples exemples, chiffrés
– le débat démocratique qui a toujours été confisqué, dont : EPR, ASTRID, ITER, transition énergétique, prolongation des vieilles centrales
– au cœur du « système » : le corps des Mines, son emprise, ses objectif, ses acteurs à tous les niveaux clés (dont à la tête de l’Andra), consanguinité et endogamie entre contrôleurs et contrôlés
– « la pieuvre EDF », ses investissements désastreux à l’étranger, le cumul des mandats et le copinage, la tête et les tentacules
– « le noyautage politique » : au plus haut sommet de l’Etat depuis longtemps, ministres, élus à foison (dont les fameux Bataille Gonnot, Le Déaut, Sido, Chatel, Adnot…), partis politiques, et le sidérant OPECST
– les relais d’influence : des journalistes, think tanks, experts, académiciens
– du côté de a société civile : infiltrations, comités Théodule
– un enchaînement de catastrophes industrielles (et commerciales) : la filière graphite-gaz, l’enrichissement de l’uranium, le programme Messmer, Superphénix, retraitement et MOX
– les pays riverains tirent des enseignements, pas nous, qui restons « figés » dans un retard colossal (à souligner l’analyse sur le compteur électrique LINKY)
– en finir avec le nucléaire, et les 3 moyens d’y parvenir
– et BURE ?
o Bure, ou le mythe d’une gestion propre des déchets
o Ce qui se passe à Soulaines
o Bure, le scientisme généralisé : retraitement, MOX, surgénération, Kychtym, Cigéo
o La défaite des nucléocrates : débat public, irréversibilité, confinement, immersion, Asse
o Le contribuable, première victime : coût de Cigeo, manne, démantèlement
En guise de conclusion, une question qui devrait interpeller :
« Comment un pays tout entier peut-il adopter une démarche aussi suicidaire sur le plan économique, industriel, financier, politique et démocratique ? » (page111)
voilà un livre qui devrait alimenter fort positivement la réflexion sur la loi de TRANSITION ENERGETIQUE
Pour ne plus subir > AGIR !
Ø A NOTER
Corinne LEPAGE a été invitée à présenter son livre et son témoignage prochainement dans la région de BURE
Addenda : l’ex-ministre D.Batho annonce elle aussi la sortie d’un livre, mi octobre, à charge et sur la même plaie, la collusion en France entre pouvoir et lobbies
Le cécité, ça suffit amplement !
« Sans le nucléaire, on retourne à la bougie »
tel est le bon mot qu’ont longtemps véhiculé les adorateurs du nucléaire
aujourd’hui l’histoire les tourne en dérision
« avec le nucléaire, on est obligé de retourner à la bougie »
– à cause du nucléaire le JAPON a dû se passer de ses 54 réacteurs depuis Fukushima
– à cause du nucléaire la Belgique craint pénurie d’électricité
– et nous ? va-t-on bêtement attendre notre tour, ou bien….