
La gare de Luméville et le projet Cigéo
L’ancienne gare de Luméville, près de Bure, a été achetée en 2007 pour s’opposer au projet de décharge nucléaire Cigéo imposé par l’ANDRA (Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs). En cachant les déchets les plus dangereux à des centaines de mètres sous terre, l’État tente de rendre acceptable le nucléaire et sa relance en faisant croire qu’il s’agit d’une énergie propre. Mais au-delà, de l’aberration écologique, c’est aussi l’aspect colonial, militariste et autoritaire de l’industrie nucléaire que nous voulons combattre.
La Gare se situe sur le trajet de la voie ferrée qui doit acheminer les matériaux de construction nécessaires au projet dans un premier temps, puis les déchets eux-mêmes. Une procédure d’expropriation a été lancée à son encontre en 2024 par l’ANDRA qui pourra légalement prendre possession du terrain à partir du 11 octobre 2025.
Des années de résistances
Depuis 17 ans, la Gare a évolué et s’est enrichie de nombreuses dynamiques ayant un objectif commun : lutter contre Cigéo dans une perspective anarchiste. Le camp de Septembre Infini a permis de préparer les espaces et les esprits pour l’occupation qui approche. La Manif du Futur a quant à elle montré la détermination de plus de 1500 personnes à s’opposer au projet et à l’expulsion de la Gare. Une nouvelle étape commence maintenant.
Défendre la Gare
Après 18 mois de procédure, à partir du 11 octobre, l’ANDRA fait de notre lieu de vie et d’organisation un espace illégal. Elle rend notre présence hors-la-loi (ce qui nous va bien). La bataille juridique est terminée, les barricades de papier ne nous protègent plus mais la Gare est toujours un rempart contre Cigéo. Comme pour l’occupation du Bois Lejuc en 2016, l’ANDRA ne peut pas avancer sans venir d’abord nous déloger. Notre terrain devient ce à quoi il était destiné : un lieu de confrontation contre l’état nucléaire, et chaque jour qui passe retarde sa progression.
Propager la riposte
Occuper la Gare est en soi un acte de résistance. Mais, alors que l’ANDRA entame une grande phase de travaux (sur la voie ferrée, dans le bois Lejuc, par la construction d’une nouvelle gendarmerie, par des forages titanesques, …), il ne s’agit pas pour nous de tenir un siège mais au contraire de reprendre l’initiative. (...)