Vendredi 21 novembre, un match de basketball d’Euroligue opposait l’équipe de Bologne, grande ville du nord de l’Italie, à celle du Maccabi Tel Aviv, venue d’Israël.
Alors que l’Italie est à l’avant-garde des mobilisations pour la Palestine en Europe, ce déplacement sportif s’annonçait sous haute tension, et les mouvements anticolonialistes avaient promis d’empêcher la venue de l’équipe israélienne. Le maire de Bologne lui-même avait demandé au ministre de l’Intérieur d’annuler cette rencontre. Le gouvernement Meloni a refusé.
Le soir du match, plus de 5000 personnes ont déferlé dans le centre-ville pour adresser un « carton rouge » à Israël et dénoncer le « sportwaching » : une normalisation de l’État génocidaire à travers des déplacements sportifs, notamment dans les compétitions européennes, pour légitimer les crimes d’Israël et faire comme s’il ne se passait rien de grave.
Le cortège s’est dirigé vers le stade de basket de Bologne, avant le démarrage du match. Mais la zone avait été bouclée dès 13 heures par un grand nombre de forces de l’ordre. À 20h, des affrontements ont éclaté avec la police : grenades lacrymogènes et canons à eau contre feux d’artifices des barricades enflammées. Le match a finalement eu lieu, mais dans une ville transformée en bunker.
Les médias et les autorités dénoncent depuis deux jours une « guérilla urbaine » et tentent de criminaliser la mobilisation. (...)