
En attendant de connaitre les causes profondes du black out, la ministre espagnole de la Transition écologique Sara Aagesen est revenue sur le déroulement des faits qui ont entraîné la panne électrique du 28 avril.
Le 28 avril, l’Espagne et le Portugal étaient victimes d’un black out électrique pendant plusieurs heures. Ce n’est pour rappel que vers 4 h du matin que la remise en route s’est terminée en Espagne.
Une enquête a évidemment été ouverte par ENTSO-E, le réseau européen des gestionnaires de réseau(x) de transport d’électricité. En attendant ses conclusions, RTE avait publié une foire aux questions pour remettre l’église au centre du village. (...)
L’Espagne écarte officiellement une cyberattaque
Sara Aagesen, ministre espagnole de la Transition écologique qui chapeaute aussi une commission d’enquête sur le black out, s’est exprimée sur le sujet au Parlement. Elle commence par écarter officiellement la piste d’une cyberattaque. (...)
Deux « oscillations »… mais qu’est-ce donc ?
Elle s’est aussi exprimée sur le déroulement des faits. Elle parle d’au moins deux « oscillations » dans le réseau pan-européen à 12h03 et 12h19, soit dans la demi-heure précédant le black out. La première a duré environ cinq minutes, la seconde environ trois minutes. L’éventuel lien avec le black out reste encore à déterminer, ajoute-t-elle. (...)
Trois « incidents » en 20 secondes
Après les oscillations, trois incidents sont arrivés en l’espace de 20 secondes, comme le rapporte Javier Blas :
12h32 m et 57 s à Grenade (Andalousie, sud-est)
12h33 m et 16 s à Badajoz (Estrémadure, sud-ouest)
12h33 m et 17 s à Séville (Andalousie, sud-ouest)
« Selon les estimations actuelles de l’opérateur du système, la somme de ces trois événements a entraîné une perte de plus de 2,2 gigawatts » d’électricité, explique l’AFP. La conséquence ne s’est pas fait attendre avec « la déconnexion automatique » de la péninsule du reste du réseau européen. Avant l’incident, explique ENTSO-E, l’Espagne exportait de l’électricité : « 1 000 MW vers la France, 2 000 MW vers le Portugal et 800 MW vers le Maroc ». (...)
Délestage, perte de fréquence, délestage, perte…
Le premier délestage a été enregistré à 12h33m20 s (trois secondes après le troisième incident) « après que la fréquence tombe à 49,5 Hz ». La réaction en chaine est enclenchée et, « au cours des trois secondes suivantes, six différents niveaux de délestage se sont déclenchés automatiquement […] à mesure que d’autres pertes de production faisaient baisser encore la fréquence ». (...)
La fréquence est tombée jusqu’à 48 Hz
La ministre n’a pas précisé jusqu’où la fréquence est tombée, mais ENTSO-E avait déjà indiqué qu’elle était descendue jusqu’à 48 Hz.
Le sixième et dernier niveau de délestage s’est déclenché à 12h33m22 s, et c’est le drame : « le programme de délestage ne parvient pas à éviter la panne alors que la production électrique continue de chuter. Finalement, le système s’effondre complètement et la production d’électricité tombe à zéro. ENTSO-E a fixé l’heure de la panne à 12h33m24 s ».