
Le Premier ministre a, 5h30 durant, tenté de discréditer la lanceuse d’arlerte, d’enfoncer la commission parlementaire, de nier tout ce qu’il pouvait
Il est apparu faible, odieux par moment, bouffi de ses propres certitudes, pour finir en autoproclamée victime d’une campagne contre lui. Sur la presse hostile, il a eu des mots insensés (« par hygène mentale », Bayrou dit ne pas lire Mediapart) ; sur la sympa, des mots fort doux (Le Figaro). Un moment d’anthologie où le chef du gouvernement a démonitisé le peu qu’il restait à sa fonction.
Lire aussi :
– (Le Monde)
François Bayrou, interrogé sur sa gifle à un jeune en 2002, évoque un geste de « père de famille »
(...) Pendant un déplacement à Strasbourg, dans le cadre de sa première campagne présidentielle, M. Bayrou avait donné une gifle à un jeune garçon qui essayait de lui faire les poches. (...)
« Pour moi, ce n’est pas de la violence », mais « un geste éducatif », a insisté M. Bayrou. (...)
– La gifle de François Bayrou séduit une partie des indécis 19 avril 2002
– (Huffington Post/AFP)
Auditionné sur Bétharram, François Bayrou charge « Mediapart », qui lui rappelle son soutien passé
Le Premier ministre s’est attaqué à « Mediapart », journal en ligne à l’origine de nombreuses révélations sur l’affaire Bétharram. Edwy Plenel lui a répondu.
(...) Alors que le député (LFI) Paul Vannier a cité à de nombreuses reprises des passages des enquêtes de Mediapart publiées depuis février, François Bayrou s’est emporté : « Vos informations sont biaisées ». Puis, il l’a accusé de recourir à une « méthode qui consiste à édifier Mediapart en autorité de la République ».
« Je ne lis pas Mediapart, c’est une hygiène personnelle, vous, vous en faites la Bible et les prophètes ! », a-t-il encore taclé.
François Bayrou, 2008 : « Pourquoi je soutiens Mediapart »
Le journaliste et cofondateur de Mediapart, Edwy Plenel s’est permis de rappeler à François Bayrou ses propos tenus en janvier 2008. Dans le tweet ci-dessous, il glisse le lien d’une vidéo datant d’il y a 17 ans, dans laquelle l’actuel Premier ministre explique « pourquoi [il ] soutient Mediapart ». Le Béarnais y défend notamment l’abonnement à un titre de presse en ligne « pour de l’information crédible ». (...)
– (Mediapart)
Bétharram : la chronologie d’une inaction coupable
Quand ont surgi les premiers témoignages sur les violences au sein de l’établissement catholique ? Comment les notables se sont organisés pour soutenir les prêtres ? Quelles sont les alertes que François Bayrou a personnellement ignorées ? Tour d’horizon en quatre-vingts dates. (...)
Pour prendre la mesure de l’affaire, qui rassemble aujourd’hui plus de deux cents témoignages sur des violences physiques et sexuelles, éviter toute confusion dans l’enchaînement des événements et se prémunir des artifices de communication visant à diluer le poids des responsabilités individuelles et collectives, Mediapart a retracé en quatre-vingts dates-clés la chronologie du scandale. (...)
– (Midi Libre)
Violences à Bétharram : "Jamais je n’ai été averti de quoi que ce soit"
François Bayrou a "récusé" ce mercredi 12 février 2025 les accusations de mensonge portées par la gauche sur sa connaissance des violences et agressions sexuelles dans un établissement catholique qu’ont fréquenté ses enfants, le collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, les qualifiant de "polémiques artificielles". (...)
Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990.
Le chef du gouvernement, originaire de la région, y a scolarisé plusieurs de ses enfants et son épouse y a enseigné le catéchisme.
La semaine dernière, des témoins interrogés par l’AFP, après une enquête de Mediapart, ont affirmé que le Premier ministre avait connaissance dès la fin des années 1990 d’accusations d’agressions sexuelles. M. Bayrou était ministre de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997.
Alors que Bayrou persiste à dire qu’il ignorait tout des violences à Notre-Dame de Bétharram, un témoin central plombe sa défense. À @Mediapart le juge d’instruction de l’époque confirme lui avoir dit dès 1998 que « les faits étaient patents et établis ». https://t.co/MJY76oii0Q
— Edwy Plenel (@edwyplenel) February 12, 2025
"Je récuse"
"Je récuse les polémiques artificielles sur ce sujet", a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale.
"Jamais je n’ai été, à cette époque, averti en quoi que ce soit, (...) des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements", a redit le chef du gouvernement. Il avait déjà assuré mardi n’avoir "jamais été informé" par le passé de ces agressions.
La réponse n’est "pas à la hauteur de la gravité des faits ni de la souffrance des victimes", a protesté sur X le patron du PS Olivier Faure. "Bayrou démission", a réclamé Mathilde Panot, cheffe des députés de la France insoumise.
François Bayrou avait été interpellé par le député écologiste Arnaud Bonnet, qui lui demandait des "réponses claires" ou sinon de quitter son poste, comme avant lui le député LFI Paul Vannier.
"Lumière"
"Vous avez menti devant la représentation nationale", a lancé M. Vannier, en citant de nouveaux documents de Mediapart. "Allez-vous (...) en assumer toutes les conséquences et présenter votre démission ?" (...)