
Après des cas de maltraitance sur des chevaux en compétition, le monde équestre veut mieux faire. Il souhaite se servir des JO de Paris comme vitrine de ses bonnes actions, sans proposer de mesures strictes.
C’est un petit séisme dans le monde du cheval. Le 23 juillet, la cavalière britannique Charlotte Dujardin, star de l’équitation, a annoncé sur Instagram renoncer aux Jeux olympiques (JO) de Paris 2024. La quintuple médaillée olympique est sous le coup d’une enquête de la Fédération équestre internationale (FEI) après la diffusion d’une vidéo la montrant maltraitant son cheval lors d’un entraînement.
Les cas de maltraitance équine pendant les Olympiades ne sont pas nouveaux. À Tokyo aux Jeux olympiques de 2020, décalés en 2021 en raison du Covid-19, des images de chevaux en souffrance ont marqué les spectateurs. Jet Set a été euthanasié après s’être blessé un membre sur l’épreuve du concours complet, consistant à enchaîner le dressage, le cross et le saut d’obstacles. Kilkenny a eu le nez en sang sur un parcours d’obstacles. Saint Boy a été cravaché à plusieurs reprises par l’Allemande Annika Schleu lors de l’épreuve de pentathlon moderne, et frappé du poing par sa coach. Après cette compétition, plusieurs associations de protection animale — Peta, la Fondation 30 Millions d’amis, Projet Animaux Zoopolis — ont demandé la suppression de certaines épreuves d’équitation aux JO. (...)
Ces associations ont remporté une première victoire. En novembre 2022, l’Union internationale de pentathlon moderne (UIPM) a voté le remplacement de l’équitation par une épreuve de course à pied à obstacles. Les JO 2024 seront donc les derniers où les pentathlètes — ces sportifs qui font aussi de la natation, de l’escrime, du tir au pistolet et de la course à pied — monteront à cheval. (...)
Du mieux, mais insuffisant
Autre nouveauté : la nomination de Richard Corde en tant que coordinateur du bien-être équin. L’homme, actuellement président de la Ligue française pour la protection du cheval et vétérinaire de concours, sera chargé de veiller au bien-être des animaux. Mais il n’aura qu’un rôle d’observateur et ne pourra pas sanctionner d’éventuelles infractions. (...)
« Les vraies mesures à prendre sont des contrôles extrêmement stricts et inopinés » (...)