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le tiers livre
auteurs, contre l’État voleur, réclamez vos droits !
Article mis en ligne le 24 mars 2013

l’État s’approprie nos livres sans nous demander notre avis, on nous dépossède de la seule richesse qui fait notre vie – la loi sur les indisponibles est une goujaterie

Donc ça y est, malgré toutes les critiques, malgré le non-dialogue, malgré les signatures extorquées à des organisations qui ne représentent qu’elles-mêmes tout en parlant au nom des écrivains, la BNF vient de mettre en ligne le moteur de recherche des milliers de titres qu’elle s’approprie sur notre dos.

Et pourtant, qu’est-ce qu’ils en ont claqué, de l’argent public, pour condamner l’opt-out du temps où c’était Google qui mettait des livres en ligne...

La goujaterie de la BNF au service des basses oeuvres de l’État, c’est beaucoup plus sur la manière de faire, que sur l’escroquerie commerciale.

Il faut quand même commencer par l’escroquerie commerciale : dans 2 mois j’ai 60 ans, je publie depuis exactement 31 ans. Je n’ai pas d’autre travail, jamais eu de salaire fixe. J’ai commencé à cotiser à l’Agessa en 1986, ça veut dire que vers mes 68 ans, en 2021, je pourrai prétendre à une retraite d’environ 2/3 de SMIG. Ma seule possession c’est mon travail, les livres que j’ai écrits et qui font l’objet de contrats de commercialisation avec mes éditeurs successifs. Je n’ai pas d’autres revenus que ceux que je retire de l’exercice de ce métier, les livres et ce qu’il y a autour, stages, ateliers.

De ce travail qui est le mien, dans ma petite boutique d’artisan, les sbires virtuels de la BNF entrent sans frapper, ouvrent mes armoires, me piquent trois livres et disparaissent. C’est aussi simple et brutal que cela : ce que j’ai de meilleur, la seule chose qui résulte de mon travail, les sbires de la BNF viennent et me le prennent.

D’après cette loi que tout le monde a condamnée, mais que le ministère de la Culture socialiste a cautionné sans sourciller, sans doute occupé à des tas de problèmes bien plus graves que quelques plumitifs réduits à la situation de quasi clodo, la BNF devait publier la liste des ouvrages saisis par ses sbires. Même pas : on vous balance un site avec une case moteur de recherche, et à vous d’aller tâtonner à l’aveugle pour savoir lesquels de vos titres ont été raflés. Et il faudra recommencer tous les 6 mois. (...)